Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

mercredi 28 mai 2008

Sortie de con

Chemin des Grives-Le Rigolet. 60 km. 15 k/h moyenne...

par X-Large

En fin d'après-midi, après deux journées de travail de fou qui se sont terminées tardivement, je vérifie sur le net si les membres du RCC se sont donnés rendez-vous. Effectivement, Ti-Red, Mister clean et Big Marc doivent partir du siège social du RCC à Riverbend à 16h:30 en direction du Rigolet par la véloroute.
Il est 16:10 et je suis aux Services de travaux publics près de chez moi, pas loin de la piste où groupe devrait passer. Tout est donc possible pour les rejoindre à la sortie de la nouvelle piste de la Dam-en-terre.
Je pars à la course chez moi et j'arrive vers 16:20. Je n'ai pas le temps d'appeler aucun cycliste pour confirmer la sortie. Je saute dans mon cuissard, prépare mes bidons et gonfle mes pneus, sans prendre le temps de soulager mon intestin qui pourtant me signale une urgence. Mais bon, je me dis qu'une fois assis sur le vélo tout devrait ''rentrer'' dans l'ordre...
Rendu au lieu de rencontre présumé, peut-être à cause du temps maussade, il n'y a pas un chat. De deux choses, l'une : ou bien ils sont déjà passés ou alors ils vont me rattraper bientôt.
Je décide d'y aller d'un bon rythme malgré le vent et la pluie qui sont de plus en plus menaçants. Je commence à penser que les autres ont peut-être abandonné car, après-tout, ce sont des cyclistes, pas des nageurs : la pluie , le froid, le vent les affectent beaucoup. Quant à moi, pas de problème.
Malgré le mauvais temps, je poursuis ma route vers le Rigolet. Mon plus grand malheur, c'est d'être parti trop vite, sans passer par les toilettes. Je n'ose même pas laisser aller un simple petit pet, le risque est trop grand de remplir mon cuissard... C'est malheureux car il s'agit là d'un des grands plaisirs de rouler seul... Malheureusement, il est préférable et tout indiqué de demeurer bien assis et de ne prendre aucune chance.
Pendant ce temps, le vent rafale en fou et la pluie me détrempe jusqu'aux os. Arrivé au Rigolet, j'ai les mains et les pieds gelés, et je ressens une grande fatigue. J'essaie quand même de m'accrocher et, malgré le vent de dos, j'ai peine à avancer.
Rendu au chemin du Golf, je songe à téléphoner à ma blonde mais bon, je suis presque rendu. Il reste environ 12 kilomètres. Finalement, telle une véritable traversée du Lac, j'arrive à la maison complètement épuisé et, encore pire, totalement constipé. Simonac...
Morale de cette sortie de con :

--Valider avant le départ les possibilités de rencontre
-- Passer avant le départ au cabinet d'aisance coûte que coûte
-- Se rappeler que rouler n'est pas nager
-- faire preuve d'humilité envers ses collègues cyclistes
-- Dire oui à sa blonde lorsqu'elle vous dit que vous vous êtes encore pris pour Batman


TÉMOIGNAGE DE TI-RED

Cher X-Large,
On a pris le départ à 16:30 tel que prévu, M. Clean et moi. Big Marc s'est sagement désisté. Après un demi kilomètre sur la véloroute, on a reçu quelques gouttes de pluie, et nous sommes revenus sur nos pas. Je peux endurer n'importe quoi à vélo -- le froid, le vent, les faucons, The Terrible -- mais pas la pluie. Sans doute parce que je n'ai pas cette épaisse couche de graisse qui protège si bien les nageurs du froid.
Revenus à Riverbend, on a croisé Danick Adidas Côté. Après une minute de négociation, on a décidé d'aller rouler en circuit fermé sur l'île d'Alma, avec l'idée de revenir rapidement à la maison si la pluie s'intensifiait. On a eu le temps de faire deux tours complets d'un circuit de 16 kilomètres (Melançon, Alexis le Trotteur, Dam-en-Terre) avant que les fines gouttes de pluie se transforment en averse.
En principe, d'après mes calculs, on aurait dû croiser X-Large à l'intersection de la piste cyclable et du Chemin de la Dam-en-terre, mais il est parti un peu trop tôt. S'il avait pris le temps d'aller aux toilettes avant de quitter son château, on aurait été parfaitement synchro. Par cette négligence, il a pris un petit deux minutes d'avance qui a déjoué mes calculs. Dans son cas, encore là, il s'agit d'un vieux réflexe de nageurs longues distances qui ont l'habitude de nager nu et de larguer leurs torpilles quand bon leur semble. À vélo, c'est bien dommage, mais on ne peut pas faire ça (en tout cas, pas en peloton).
Au total, j'ai roulé 40 km-- cinq de plus que Patrice qui n'a pas fait la dernière montée de la route qui mène à l'usine Alcan. Sage décision de sa part. Adidas Côté m'a fait une brillante démonstration de force et de puissance : il a roulé à 33 km dans le faux-plat montant, malgré des rafales de vent en pleine face de 50 à 60 km/heure. J'ai réussi à garder sa roue sans vomir, mais j'ai bien failli péter (au sens figuré, non au sens de X-Large).
Ce qui m'amène à dire que je songe à interrompre ce blog pour avoir la paix. Car depuis que j'ai publié un portait élogieux de Régis Le vrai Tremblay, je ne peux plus rouler tranquille : tous les cyclistes cherchent à m'épater pour que j'en parle dans le blog.
C'est fatiguant à la fin...

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