Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

mercredi 28 mai 2008

Sortie de con

Chemin des Grives-Le Rigolet. 60 km. 15 k/h moyenne...

par X-Large

En fin d'après-midi, après deux journées de travail de fou qui se sont terminées tardivement, je vérifie sur le net si les membres du RCC se sont donnés rendez-vous. Effectivement, Ti-Red, Mister clean et Big Marc doivent partir du siège social du RCC à Riverbend à 16h:30 en direction du Rigolet par la véloroute.
Il est 16:10 et je suis aux Services de travaux publics près de chez moi, pas loin de la piste où groupe devrait passer. Tout est donc possible pour les rejoindre à la sortie de la nouvelle piste de la Dam-en-terre.
Je pars à la course chez moi et j'arrive vers 16:20. Je n'ai pas le temps d'appeler aucun cycliste pour confirmer la sortie. Je saute dans mon cuissard, prépare mes bidons et gonfle mes pneus, sans prendre le temps de soulager mon intestin qui pourtant me signale une urgence. Mais bon, je me dis qu'une fois assis sur le vélo tout devrait ''rentrer'' dans l'ordre...
Rendu au lieu de rencontre présumé, peut-être à cause du temps maussade, il n'y a pas un chat. De deux choses, l'une : ou bien ils sont déjà passés ou alors ils vont me rattraper bientôt.
Je décide d'y aller d'un bon rythme malgré le vent et la pluie qui sont de plus en plus menaçants. Je commence à penser que les autres ont peut-être abandonné car, après-tout, ce sont des cyclistes, pas des nageurs : la pluie , le froid, le vent les affectent beaucoup. Quant à moi, pas de problème.
Malgré le mauvais temps, je poursuis ma route vers le Rigolet. Mon plus grand malheur, c'est d'être parti trop vite, sans passer par les toilettes. Je n'ose même pas laisser aller un simple petit pet, le risque est trop grand de remplir mon cuissard... C'est malheureux car il s'agit là d'un des grands plaisirs de rouler seul... Malheureusement, il est préférable et tout indiqué de demeurer bien assis et de ne prendre aucune chance.
Pendant ce temps, le vent rafale en fou et la pluie me détrempe jusqu'aux os. Arrivé au Rigolet, j'ai les mains et les pieds gelés, et je ressens une grande fatigue. J'essaie quand même de m'accrocher et, malgré le vent de dos, j'ai peine à avancer.
Rendu au chemin du Golf, je songe à téléphoner à ma blonde mais bon, je suis presque rendu. Il reste environ 12 kilomètres. Finalement, telle une véritable traversée du Lac, j'arrive à la maison complètement épuisé et, encore pire, totalement constipé. Simonac...
Morale de cette sortie de con :

--Valider avant le départ les possibilités de rencontre
-- Passer avant le départ au cabinet d'aisance coûte que coûte
-- Se rappeler que rouler n'est pas nager
-- faire preuve d'humilité envers ses collègues cyclistes
-- Dire oui à sa blonde lorsqu'elle vous dit que vous vous êtes encore pris pour Batman


TÉMOIGNAGE DE TI-RED

Cher X-Large,
On a pris le départ à 16:30 tel que prévu, M. Clean et moi. Big Marc s'est sagement désisté. Après un demi kilomètre sur la véloroute, on a reçu quelques gouttes de pluie, et nous sommes revenus sur nos pas. Je peux endurer n'importe quoi à vélo -- le froid, le vent, les faucons, The Terrible -- mais pas la pluie. Sans doute parce que je n'ai pas cette épaisse couche de graisse qui protège si bien les nageurs du froid.
Revenus à Riverbend, on a croisé Danick Adidas Côté. Après une minute de négociation, on a décidé d'aller rouler en circuit fermé sur l'île d'Alma, avec l'idée de revenir rapidement à la maison si la pluie s'intensifiait. On a eu le temps de faire deux tours complets d'un circuit de 16 kilomètres (Melançon, Alexis le Trotteur, Dam-en-Terre) avant que les fines gouttes de pluie se transforment en averse.
En principe, d'après mes calculs, on aurait dû croiser X-Large à l'intersection de la piste cyclable et du Chemin de la Dam-en-terre, mais il est parti un peu trop tôt. S'il avait pris le temps d'aller aux toilettes avant de quitter son château, on aurait été parfaitement synchro. Par cette négligence, il a pris un petit deux minutes d'avance qui a déjoué mes calculs. Dans son cas, encore là, il s'agit d'un vieux réflexe de nageurs longues distances qui ont l'habitude de nager nu et de larguer leurs torpilles quand bon leur semble. À vélo, c'est bien dommage, mais on ne peut pas faire ça (en tout cas, pas en peloton).
Au total, j'ai roulé 40 km-- cinq de plus que Patrice qui n'a pas fait la dernière montée de la route qui mène à l'usine Alcan. Sage décision de sa part. Adidas Côté m'a fait une brillante démonstration de force et de puissance : il a roulé à 33 km dans le faux-plat montant, malgré des rafales de vent en pleine face de 50 à 60 km/heure. J'ai réussi à garder sa roue sans vomir, mais j'ai bien failli péter (au sens figuré, non au sens de X-Large).
Ce qui m'amène à dire que je songe à interrompre ce blog pour avoir la paix. Car depuis que j'ai publié un portait élogieux de Régis Le vrai Tremblay, je ne peux plus rouler tranquille : tous les cyclistes cherchent à m'épater pour que j'en parle dans le blog.
C'est fatiguant à la fin...

dimanche 25 mai 2008

Une étoile est née


Parc Kénogami. 90 km. (32 k/h moy) 20C

par Ti-Red


La saison est jeune mais on peut déjà prévoir qui va remporter le trophée de la Recrue de l'année. Je vois mal comment Gilles Nédelec pourrait échapper ce titre prestigieux à moins d'une chute mortelle, ce qui est quand même assez rare.
Véritable force de la nature, Gilles Nédelec est un autre fier athlète originaire de Riverbend, véritable pépinière de talents. Si jamais il est confirmé comme Recrue de l'année, Gilles succédera ainsi à Régis Tremblay, Ralph Doyle, Denis Dionne, Pierre Landry, Patrice Gobeil, Marc Villeneuve, Claude Asselin, Lucie Guérin, André Dubé et Roger Filion, premier tenant du titre en 1946.
Gilles Nédelec en est à sa première saison en vélo de route, et c'est la première fois que je vois un nouveau cycliste prendre tous ses relais et tenir le rythme jusqu'à la fin. Il a même réussi cet exploit sur une distance de 93 km, dimanche, entre Alma et le parc Kénogami, alors que le peloton était plutôt relevé malgré l'absence de Long Rifle Doyle qui préfère s'entraîner avec les minimes et les cadets du club Proco (qui doivent se demander ce que ce grand-là fout là).
Dommage par contre que les performances de Gilles portent ombrage aux miennes. Je suis dans une forme splendide depuis que je porte le maillot vintage de l'ancien club cycliste de Sainte-Jeanne D'arc, un cadeau très précieux de Fox Filion. Je ne suis pas superstitieux mais c'est devenu en quelque sorte mon porte-bonheur -- un peu comme la cravate de Guy Carbonneau -- et je vais le porter aussi longtemps que le peloton pourra supporter les odeurs, parce que je n'ai pas l'intention de le laver (ça porte malheur).
C'est d'ailleurs avec ce maillot sur le dos que nous avons réussi à larguer Yvan The Terrible samedi dernier sur le Chemin de la Dam-en-Terre. Tous les astres étaient alignés pour réussir l'exploit : Yvan roulait en vélo de montagne, monté sur des gros criss de pneus à crampons, et le vent était assez fort et favorable pour rouler à 55 km/heure... La lutte ne se faisait pas à armes égales, je l'admets, mais comme dit le dicton : à la guerre comme à la guerre... la fin justifie les moyens... qui va à la chasse perd sa place... bref, on s'en kaliss...
C'est moi qui a lancé le bal après avoir léché et sucer le zipper de mon maillot de Saint-Jeanne D'arc pour me porter bonheur (je ne suis pas superstitieux mais... ). J'ai laissé le relais à 50 km/h à Big Marc Villeneuve qui en a remis une couche, et c'est ensuite André Bear Ouellet et Claude Spinx Asselin qui ont achevé le travail (et donné le coup de mort !)
Hélas, cette petite et douce vengeance contre The Terrible a provoqué des dommages collatéraux. On a perdu The Terrible, certes, mais également Big Marc et Mister Clean Gobeil dans l'aventure. Ils ont même été remorqué par The Terrible et ses gros criss de pneus à crampons. Comme humiliation, c'est dure de trouver pire.
Quand le trio nous a rejoint, Mister Clean est passé en coup de vent, sans ralentir.
-- Je pense qu'il n'est pas content, a fait remarquer Bear Ouellet, très perspicace.
-- Tu penses ?
La réponse à mes interrogations n'a pas tardé à se manifester. Mister Clean a levé les deux bras au ciel en scandant :
"Yvan pour président ! Yvan pour président !"
Après deux jours d'accalmie, mon leadership est de nouveau remis en cause. Et une question me trotte dans la tête et m'obsède : pourquoi mon maillot porte-bonheur ne m'a pas protégé de cette calamité ?
Désormais, je ne crois plus en rien.


TÉMOIGNAGE DE BIG MARC VILLENEUVE


Lors de notre randonnée du 24 mai dernier, M. Clean a fait une crevaison entre les écluses et le rang Mélançon. C'est alors qu'apparait The Terrible. (En passant, mon casque n'est pas laid The terrible... il est régional, c'est un Devinci) . Une fois la monture de M. Clean réparée , nous repartons vers Alma et The Terrible revient avec les membres du RCC. En tête de peloton, succédant a Ti-Red, j'ai une hésitation rendu à l'intersection de la vélo-route et du rang Mistook, et c'est Bear accompagné de Sphinx et de Ti-red qui en profitent pour prendre la tête en accélérant dans le faux-plat menant a la Dam en Terre. C'est alors que le peloton se scinde en deux. J'avais The Terrible et M.Clean dans ma roue et nous n'avons pu nous accrocher. Devant l'écart qui se creusait entre le peloton de Bear et le mien, nous avons laissé aller et nous nous sommes regroupés a la hauteur de la Dam en terre. Jusque la , tout est dans les règles de l'art.

J'ai rencontré The Terrible aujourd'hui (26 mai) et il n'est pas content mais pas du tout de la version de Fox qui prétend qu'il a été piégé. Je crois que les membres du club devront s'unir afin contrer sa riposte. The Terrible , tu es le bienvenue , plus tu iras vite et plus nous serons fort. A toi de choisir!!!

COMMENTAIRE DE MISTER CLEAN GOBEIL

"Une étoile est née", quel titre misérable... À la mesure du "super-dildo" présenté comme un trophée prestigieux. Les titres et mentions semblent se donner très vite cette année. Je mets donc mon bémol quant à la nomination du prétendant Nédélec. Certes, il af ait une excellente sortie dimanche dernier mais est-ce là les seules qualités recherchées chez la recrue de l'année???... Il devra démontrer ses talents à plus de quelques reprises, je crois. Ce n'est pas tout que d'être un élève doué, encore faut-il être assidu, gentil, prévenant, discret, et faire des progrès.... Bref, il ne devrait pas trop se "pèter les bretelles" trop vite. N'oublions pas que c'est avant tout un "hostie de naturel" (ces espèces de talentueux qui n'ont pas besoin de faire d'efforts pour apprendre) et que la barre doit être placée à la hauteur de son talent...
Celà dit, je l'aime bien moi aussi, mais je tiens à émettre ma réserve... Il est encore trop tôt.

Pour ce qui est du leadership, mes slogans favorables au Terrible n'étaient que boutades humoristiques. Je ne remet pas en cause le réel pouvoir de Ti-Red, mais je peux bien me composer une mine déconfite et l'agacer un peu quand je me fais larguer... Samedi dernier, je n'ai plus été le même suite à ma crevaison (certains vont appeler ça une défaite mais c'est vrai qu'avant tout allait bien).

Et je pense bien que je me suis repris dimanche, lors de cette sublime sortie au Parc Kénogami, terminée par un sprint organisé par moi et Ti-Red. Celà dit, je nous en souhaite plusieurs autres telles que celle de ce beau dimanche ensoleillé!

COMMENTAIRE DE GILLES NÉDELEC

Merci Président Ti-Red pour tous ces bon mots! Cependant, mon mentor Alain «le belge» Dauphin (l'homme qui m'a initié aux sports de souffrance tel le ski de fond et le vélo de route) m'a bien prévenu:«Tant qu'ils te font des compliments et qu'ils te donnent des conseils, c'est que tu n'es pas de calibre...»

Je suis donc bien conscient qu'il me reste une tonne de croutes à manger avant de vouloir oser rivaliser avec les célèbres membres du prestigieux RCC. Cette réalité m'a d'ailleurs été amèrement démontrée aujourd'hui après un largage en règle aux abords d'Hébertville. Je n'étais tout simplement plus capable de suivre M.clean, ti-red et moules et frites Dauphin. Celui-ci m'a aimablement tiré jusqu'à Alma et j'ai du l'invité à souper pour le remercier. Il faut dire que la sortie de la veille en duo avec ti-red, dans des conditions plus que venteuses, m'avait complètement hypothéqué les jambes.

Quant au commentaires de M.clean, je suis tout à fait en accord avec lui car il y a étoile et étoile filante. Il faut faire ses preuves à long terme et savoir durer. De plus, ayant des doutes quant à l'utilisation hivernale du trophée de la recrue de l'année par le président du RCC (cela pourrait expliquer ses petit ennuis de santé printanier...), je ne suis pas presser à en être le récipiendaire...




jeudi 22 mai 2008

Une guidoline en or

Larouche-Lac Vert. 65 km. (32 k/h moy) 16C
par Ti-Red

J'ai connu une de mes meilleures sorties aujourd'hui en compagnie de Roger, Pierre et Jonathan. Je n'arrivais pas à me faire mal... Non seulement j'étais à l'aise durant tout le parcours mais je me retenais de peser sur les pédales. Il faut dire que la randonnée était facile. On était presque toujours au ralenti. D'abord à cause de Roger qui ne lâchait plus le relais, habitué de rouler seul, ou avec Thodore et Lucie...
-- Inquiète-toi pas, Roger, tu peux lâcher. On est capable de prendre des relais.
Et quand Roger a fini par couper ses relais et suivre le rythme, il a subi un bris mécanique. Pierre Landry s'est empressé de lui venir en aide pendant que je pissais tranquillement au milieu de la route, au pied de la côte Velcro. Jeune et bourré d'énergie, Jonathan s'entraînait à monter la côte en attendant notre retour.
-- C'est quoi le problème ? que je demande à Roger, en me secouant la queue distraitement.
-- Je suis en train de perdre mon guidon.
Sa réponse aurait dû m'étonner car Roger roule sur un Argon 18 flambant neuf. Mais j'ai ma petite idée sur les guidons qui lâchent...
-- Ça, Roger, c'est à cause du carbone. Les mécaniciens ont tellement peur de briser le carbone qu'ils utilisent des clés dynamométriques. Et ça vaut pas d'la marde, ces maudites clés-là, pour serrer un guidon ! D'ailleurs, je suis écœuré de...
Mais Roger me coupa la parole au milieu de mon envolée.
-- C'est mon porte-bidon qui est brisé. Pas mon guidon. On se calme.
-- Ah, j'avais mal compris. Mais je pense quand même que les clés dynamométriques...
-- Criss-nous la paix avec tes clés. On s'en sacre !
C'est toujours pénible de repartir après une longue pause -- surtout quand il faut prendre le premier relais -- mais au bout de deux ou trois kilomètres, passé les premières côtes du Mont Lac Vert, le peloton avait retrouvé son rythme... jusqu'au moment où le cellulaire de Pierre Landry s'est mis à sonner. Un coup, deux coups, trois, cinq... Une ostie de sonnerie à marde qui est venue péter ma bulle alors que je roulais en tête, à fond de train, à l'aise, tout léger, concentré...
Je peux me tromper mais je connais personne qui est assez important pour être obligé de répondre au téléphone à vélo. Personne. Passe encore si le cycliste est assez fort (comme Claude Asselin, Marc Villeneuve) pour prendre l'appel sans ralentir le peloton. Ce qui n'était manifestement pas le cas de X-Large qu'on a complètement perdu dans la brume. J'ai même dû rebrousser chemin.
-- Pis ? dis-je. C'était important ?
-- C'était mon fils de 19 ans qui cherchait une paire de bas.
Une paire de bas. Ça s'invente pas. Sacrement !
Signe des temps, j'ai croisé un cycliste, l'autre jour, avec un émetteur bluetooth dans l'oreille. C'est la grosse mode chez les clowns qui aiment se faire remarquer et, effectivement, on ne peut pas les manquer : ils ont l'air de Robocop. On dirait qu'ils ont une télécommande de télé enfoncée dans l'oreille. À chaque fois, je pense à mon père que la vieillesse avait rendu sourd et qui refusait par fierté de porter un appareil auditif, pourtant minuscule. Il ne voulait pas avoir l'air d'un handicapé...
-- T'es en forme ce soir, mon Ti-Red. Tu pètes le feu !
Pour la dixième fois, le peloton avait repris sa vitesse de croisière. Je venais de prendre un long relais entre les deux Héberville, avec un bon vent de côté.
-- Merci, mon Roger. C'est à cause de ma nouvelle guidoline. De la puissance à l'état pure.
-- T'as changé de guidoline ? Elle est pareille à l'autre.
Pareille à l'autre, oui, et noires toutes les deux. Sauf qu'elle coûte 60$ !!! Je n'en reviens pas encore : j'ai payé 60$ pour du tape sur le guidon ! C'est plus cher que le prix de toutes les guidolines que j'ai achetées depuis que je suis au monde. Sensible aux chants des sirènes, je n'ai pu résister aux arguments de la belle Nancy Couture de Vélo-Cité. Elle m'a récité avec sa belle voix un paquet de niaiseries sur le gel-à-mémoire qui évite les tensions aux tendons d'achile, et blablabla...
Si mon ami André Bear Ouellet apprend ça, il me tue. Le pauvre André, qui est un apôtre de la simplicité volontaire sans le savoir, fabrique lui-même ses guidolines par souci d'économie. La dernière fois qu'il a sorti 60$ de ses poches, c'était pour s'acheter un char. Je me souviendrai tout le temps de la fois où il m'a demandé combien j'avais payé une vieille armoire (700$) que je venais d'acheter chez un antiquaire. Je risquais de perdre toute crédibilité si je lui disais la vérité.
-- Je l'ai payé cher, dis-je simplement.
-- Allez,dis-le. Combien tu l'as payé ?
-- Trop cher.
-- Non, dis-moi pas que t'as payé ça 100 piastres ?

Heureusement, André ne lit pas ce blog. De nos jours, avec 100 piastres, on n'a plus rien. Tout juste une guidoline...


TÉMOIGNAGE DE PIERRE X-LARGE LANDRY

Daniel, Roger et moi, nous sommes parties en douce à 16 hres 30 de la Friperie, tout fier d'avoir évité Méphisto et The terrible entre autres terreurs. Vent léger, température fraiche, nous amorçons notre départ sur St-Jude et, rendus près de l'intersection Route du lac, nous croisons l'ami Bernard et son Nephew Jonathan. Je ne sais pas pourquoi Roger et Daniel y vont de salutations plutôt timides... À la blague, je leur dis que Jonathan a fait demi tour pour venir nous rejoindre. Trente secondes plus tard, The Nephew est derrière nous. Évidemment, nous l'accueillons tout sourire...
Après quelques kilomètres, nous constatons que Jonathan a bien compris les propos pédagogiques de Sphinx Asselin : ses relais et sa vitesse respectent notre rythme de façon exemplaire. Roger the Fox y va d'ailleurs de renforcements élogieux à son égard, ce qui me rend septique mais enfin...
Tout juste avant la montée de Larouche, Fox refile habilement le relais à Jonathan. La montée s'amorce plutôt corsée et, bien sûr, Ti-Red suit sans problème tandis que Fox me double, bien assis sur sa selle, pour ne pas laisser les deux autres s'échapper. Debout sur les pédales, je m'accroche à Fuck, pardon, Fox, et nous restons groupés dans une typique ascension de début de saison : les cuisses en feu, le cardio dans le plafond...
Nous poursuivons à un rythme intéressant. Ti-Red me semble en grande forme car, à chaque relais, il augmente la vitesse. Heureusement, Johathan a compris que ça, seul Ti-Red peut le faire... De son côté, Fox ne perd pas un coup de pédale mais, comme tout propriétaire de vélo de 10 000 $ et plus, il perd un morçeau en chemin (support de bidon).
Je cherche des ty rap pour réparer la bête mais en vain. On décide de placer les pièces du porte-bidon dans nos poches de maillot.
Le rythme demeure bon et en arrivant près d'Alma, nous doublons un Proco genre no name qui s'accroche. En voyant ça, Jonathan prend les choses en main : ses relais sont dans le prélard. Le faux Proco toffe jusque sur St-Judes et, à 1500 pieds de l'arrivée, Ti-Red et the Fox engagent un sprint final ! Le Proco, moi et Jonathan, qui avons tiré les derniers kilomètres, laissons filer les sprinters, en leur laissant croire à une habile victoire.
Jonathan cependant reste songeur. Il se demande si le Sphinx était sérieux...


TÉMOIGNAGE DE ROGER FOX FILION

Après avoir lu le dernier texte de Ti-Red, je dois me faire un devoir de remettre les choses à l’ordre. Je m’en veux de lui avoir fait trop de compliments, mais honnêtement, je ne croyais vraiment pas qu’il allait prendre mes éloges au sérieux.

Comme Ti-Red ne supporte pas mieux les compliments qu’un alcoolique ne supporte l’alcool, il est devenu tellement imbu de lui-même, qu’il s’est permis de se lancer debout dans un sprint effréné (hi ! hi ! hi !) avant d’arrivée à la Friperie, après au moins 5 km sans prendre un seul relais. Toujours bien assis sur ma selle, je prends sa roue tout en donnant des petits coups de frein pour ne pas le dépasser. En arrivant, tout essoufflé et tout fier de lui, il me dit « Ce soir je l’avais en tabarnacle ». Comme dirait Long-Rifle, c’était pathétique.

Ça me fait mal au cœur de dire la vérité car comme vous savez tous, je l’avais choisi pour être mon dauphin. Oups ! Excusez moi j’ai un appel……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

C’était Jonathan le Goéland, il me demandait si c’était possible pour moi d’aller rouler seul avec lui, car il fait des compétitions et il ne veut pas baisser sa forme. Il accepterait peut-être Yvan The Terrible car selon lui il commence à être pas mal tanné de rouler avec son vélo de montagne avec l’équipe « B » du Riverbend Cycling Club.

Pour revenir à Ti-Red, ma dernière sortie avec lui en était une des plus faciles depuis que je fais du vélo. Toutefois, comme dit souvent Régis « Le Vrai » Tremblay, il en faut des journées de repos actif.

P.S. Ne pensez pas que si je me suis endormi à 9h00 devant mon téléviseur après ma sortie avec Ti-Red, que c’était parce que j’étais fatigué. C’est la programmation qui était plate.



mercredi 21 mai 2008

STATISTIQUES

par Ti-Red

Pour ceux que ça intéresse, je vous donne les statistiques de fréquentation du blog. Vous pouvez cliquer sur l'image à gauche pour avoir plus de détails. Les données proviennent de Google Analytic. Jusqu'à présent, le blog a été visité par une centaine d'internautes différents. Il faut cependant préciser que Google compile les adresses IP (unique à chaque ordi) et, par conséquent, un lecteur qui utilise deux ordinateurs différents (bureau et maison) compte pour deux personnes.
Les visiteurs passent en moyenne trois minutes sur le site et plus de la moitié revienne régulièrement. Par jour, le nombre de visites est en hausse constante depuis l'ouverture, avec une moyenne de quinze par jour, ce qui correspond, je dirais, à l'auditoire de Radio-Canada (rien, donc, pour me dépayser).

DÉBAT : Doit-on limoger Ti-Red ?

PAR FOX FILION
Au retour de sa randonnée de samedi après-midi, Ti-Red m'a raconté sa sortie et il n'était pas très heureux du comportement de certains outsiders et pas très fier de lui. Je fus indigné de son propos quand il m'a avoué que les membres du supposé prestigieux Riverbend Cycling Club, dont seul des gentlemen doivent faire partie, ont laissé un membre en perdition, en l'occurrence le sympathique X-Large, pour suivre Yvan « The Terrible » Truchon. Le capitaine a laissé un de ses membres d'équipage sombrer dans les flots, même si X-Large se vente d'être un bon nageur, tout en laissant la timonerie du bateau au pilote fou, The Terrible. Nous devons donc remettre en question le leadership de Ti-Red comme président, qui devait s'occuper de son membre au lieu de suivre par orgueil The Terrible. Comme capitaine de bateau on a déjà vu mieux. Ce n'est pas difficile à deviner que le vrai leader est The Terrible et je suggère de lui remettre un maillot du club et le titre de président. Lui, on le suit même dans la grosse misère noire. C'est ça un chef ! Nous pourrions l'investir lors du lancement officiel du club. De toute façon, je ne vois pas à l'intérieur de notre club un membre ayant assez de colonne pour être à la hauteur de ce poste de prestige, à moins de donner une deuxième chance à Ti-Red, mais pour ma part, je ne lui fait plus confiance. Le débat est lancé N.B. Coudont, y a-t-il quelqu'un qui aurait revu X-Large ? En tous cas, une chose est certaine, il ne se dope pas.

CLIQUEZ ICI POUR LIRE LES RÉACTIONS AU DÉBAT SOULEVÉ PAR FOX FILION


lundi 19 mai 2008

Une légende locale

Alma-Roberval. 70 km. (28 k/h moy) 11 °C
par Ti-Red

J'ai mal dormi.
Au milieu de la nuit, j'ai été réveillé par des osties d'oiseaux qui hurlaient sous ma fenêtre. Je ne sais pas quelle sorte c'était -- des faucons ? -- mais ils criaient comme des singes. Peut-être que c'était effectivement des singes ? Avec le réchauffement climatique, on ne sait plus...
Pourtant, il ne fait pas chaud, encore une fois, pour aller rouler. Onze petits degrés sous un ciel menaçant. J'avais prévu monter à Roberval à vélo pour aller voir ma maman (puis retour en auto avec ma blonde) mais le temps me fait hésiter. C'était sans compter sur mon ami Patrice qui n'a jamais eu peur du mauvais temps, et qui accepte de m'accompagner jusqu'à Métabetchouan.
Malgré le temps frais et l'heure matinale, c'est étonnant le nombre de cyclistes que nous rencontrons sur la véloroute. Sauf que, une fois passé le club de golf de Saint-Gédéon, je ne reverrai plus personne jusqu'à Roberval. Le dernier cycliste que nous croisons est Régis Tremblay, le vrai, celui qui répare des vélos et vend des produits Rolmex. Fidèle à son habitude, Régis nous a salués sans ralentir, pour ensuite faire demi-tour et nous rattraper.
-- Où vous allez, les gars ?
Régis ne rate jamais une occasion de jaser. Il peut rouler du matin jusqu'au soir et radoter la même cassette toute la journée s'il rencontre des cyclistes qu'il juge intéressant.
-- Moi je vais à Roberval et Patrice fait demi-tour à Métabetchouan.
-- Je vais faire un bout avec vous. Je travaille à midi.

Durant plusieurs kilomètres, il est resté à l'arrière de Patrice et moi, sans cesser de parler du froid et du vent. J'ai tenté de faire diversion :
-- Tu as un nouveau vélo, Régis ?
-- Ouais.
-- L'aimes-tu ?
Quand je l'ai connu, il roulait sur un vieux Limonji -- toujours impeccable -- qu'il a fini par changer pour un affreux Giant noir en carbone profilé de style futuriste (le seul exemplaire que Giant a vendu). Il a ensuite trouvé un emploi de mécano chez Alma Bicycle et il a changé son Giant pour un Devinci CX. Et depuis son embauche l'hiver dernier chez Sport Expert, Régis roule sur un Louis Garneau (le seul exemplaire que Sport Expert a vendu).
-- Des vélos de ce prix-là, dit-il, c'est tout pareil. Moi, en tout cas, je fais pas de différence.
-- Moi non plus, dis-je, comme si je changeais de vélo tous les jours.
En sortant du Chemin du golf pour prendre le Rang des Iles, le vent nous frappe en plein visage. Un vent d'ouest de 25 km/h avec des rafales violentes à 35. Je voudrais bien maintenir une vitesse de 30 km/h mais je suis inconfortable: je diminue autour de 27-28 pour rester dans ma zone de confort. Devant l'Auberge des îles, au moment de donner le relais à Patrice, je vois Régis nous dépasser par la gauche pour s'installer à l'avant. Il augmente la vitesse doucement jusqu'à 35 puis il "cloue-ça-là" comme dit Roger.
Malgré les faux-plats, les coups de vent, les trous dans la chaussée, le rythme ne change pas. Il a pris sa vitesse de croisière et plus rien ne peut le distraire. Il va se taper le vent de face jusqu'à la sortie de Saint-Gédéon, mais pourrait continuer comme ça jusqu'à la fin des temps. Sa position est parfaite (photo). Rien ne bouge. Jamais aucun signe de faiblesse. Il sait exactement la vitesse maximale qu'il peut rouler pour nous impressionner, sans nous épuiser.
À part Pierre Lavoie que je connais seulement de réputation, Régis Tremblay est le meilleur athlète de la région, et croyez-moi je l'ai vécu comme disait Edouard Carpentier. Je me souviens d'avoir fait des sorties à 38 km/h de moyenne où il avait tiré tout seul durant 70 kilomètres. À l'époque, je portais une montre-cardio et ma moyenne cardiaque à l'arrivée était plus élevée dans sa roue que lorsque je roulais seul ou avec le peloton. Je l'ai vu une fois tiré à 40 km/h entre Alma et Héberville avec un gros vent de sud -- le même vent que mercredi dernier où le peloton roulait à 25. Quand il avait soudain décidé de me donner le relais, j'avais eu l'impression de littéralement frapper un mur. La vitesse avait diminué de moitié: de 40 à 20. Il avait repris le relais avec son petit sourire carnassier...
Parce que Régis aime soigner sa réputation et entretenir sa légende. Il sait que j'ai une grande gueule et que je vais répéter ses exploits à tout le monde. Et sa réputation lui sert à vendre des pilules Rolmex... Je l'ai déjà vu faire exprès de skier moins vite -- il est encore meilleur en ski de fond qu'en vélo -- pour faire croire à un nouveau client qu'il avait augmenté ses performances grâce à la spiruline qu'il venait de lui vendre.
En fait, plus je le connais, plus je pense qu'il n'est pas normal. C'est une sorte de surhomme. Un robot. Une machine. Un mutant. Ou peut-être une sorte de singe : celui qui hurlait sous ma fenêtre ?

samedi 17 mai 2008

Tourmente et mutinerie

Larouche-Lac Vert. 65 km. (34.3 k/h moy)

Présents : Daniel Boivin, Claude Asselin, Pierre Landry, Ralph Doyle, Patrice Gobeil, Dannick Côté, Jean-Claude Boivin et Yvan Truchon

Par Patrice Gobeil

Samedi vers 9 heure, le jeu du téléphone se met en marche pour la question usuelle « À quelle heure est-ce qu’on roule? ». Le départ est fixé à 11 heures.

Les rouleurs arrivent au lieu et l’heure dite : Claude, Ralph, Daniel, Pierre, moi, Danick Coté (un invité régulier) et la visite arrive… Cette fois de la « grande visite », Jean-Claude Boivin et Yvan Truchon. Un petit rappel est fait à l’ami Yvan de ne pas monter le rythme indûment s.v.p.

Dannick me demande si on prévoit rouler vite car il a « un peu trop mangé de bière » la veille. Je lui réponds, me voulant rassurant, de ne pas s’inquiéter… Ambitieux, je suggère le parcours du Parc Kénogami et la proposition semble acceptée.

Le peloton se met en marche en direction de St-Bruno et de Larouche. Yvan prend son relais derrière Ralph, dans le faux plat sur l’autoroute qui monte pour ensuite redescendre,en direction de Larouche. Yvan, il roule au compteur… c’est-à-dire que si son compteur est à 36km/h dans le bas du faux plat, il sera à 36km/h en haut. Il est très fort et ses manœuvres sont sans malice.

Ouf! Ça me prend tout mon « petit change » pour le suivre, mais j’y arrive. Par contre, Pierre décroche et choisit de rouler seul (il nous avait averti au départ).J’entends les rumeurs du peloton à l’effet d’écourter le trajet pour un classique « Larouche – Lac Vert » étant donné la vitesse et la force de nos visiteurs. Daniel, en bon préfet de discipline, donne l’avertissement à Yvan au sujet du rythme. Nous en serons quitte pour cette fois, Yvan prend le rythme du peloton et garde le bord du vent de côté. Quant à Jean-Claude, et malgré qu’il puisse tenir tête à Yvan, il roule selon nos paramètres… en jasant un peu.

Toujours le plus dodu du groupe, je me fais attendre dans les montées. Mais pour le reste, tout va très bien… Et de dire à Daniel « Aujourd’hui, je me brûle! ». Il y a de ces jours où on se sent bien! (C’est sans doute lié à la qualité de ma randonnée du vendredi).

            * * *

J’entends encore quelques bribes de discussions entre les membres présents du RCC sur le thème des « visiteurs », des rappels à l’ordre et de la discipline… Et Daniel de se plaindre du mauvais rôle qu’il assume au sujet de la discipline (Daniel, comme disent les anglos « It's a dirty job, but somebody’s got to do it! », et tu le fais si bien…). Le débat est lancé! Devrait-on fermer les inscriptions du samedi aux seuls membres? Se sauver, changer les heures, le lieu du départ ???...

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Certes, il faudra prévoir des randonnées RCC exclusives, mais peut-être pas toutes les semaines ou toujours le samedi, et la meilleure raison n’en est que le simple plaisir d’être ensemble (je pense encore à mon vendredi 16 mai). Le respect et le rappel du « code d’honneur RCC » est aussi l’affaire de tous (On l’a vu dans l’affaire de l’électron libre où l’intervention de Claude a porté fruit). Il nous appartient donc de composer avec les visiteurs, et de leur faire connaître notre club pour ce qu’il est… et de se faire respecter en conséquence.

Ces visites sont, pour les visiteurs, des marques d’appréciation, de courtoisie et de respect. Les visiteurs ne viendraient pas s’ils savaient qu’ils n’y trouveront pas leur compte. Ceux qui prennent ces visites pour des défis devraient être éconduits (j’ai quelques trucs en tête…).

Ces visites sont, en quelque sorte, la rançon de la gloire… À nous de décider si nous sommes des divas?!...


COMMENTAIRE DE ROGER FOX FILION

Au retour de sa randonnée de samedi après-midi, Ti-Red m'a raconté qu'il n'était pas très heureux du comportement de certains outsiders et pas très fier de lui. Je fus indigné de son propos quand il m'a dit que les membres du supposé prestigieux Riverbend Cycling Club, dont seuls des gentlemen doivent en faire partie, ont laissé un membre en perdition, en l'occurrence le sympathique X-Large, pour suivre Yvan « The Terrible » Truchon.

Le capitaine a laissé l'un de ses membres d'équipage sombrer dans les flots, même si X-Large se vente d'être un bon nageur, tout en laissant la timonerie du bateau au pilote fou, The Terrible.

Nous devons donc remettre en question le leadership de Ti-Red comme président, lequel devait s'occuper de son membre au lieu de suivre par orgueil The Terrible. Comme capitaine de bateau, on a déjà vu mieux. Ce n'est pas difficile à deviner que le vrai leader est The Terrible et je suggère de lui remettre un maillot du club et le titre de président. Lui, on le suit même dans la grosse misère noire. C'est ça un chef ! Nous pourrions l'investir lors du lancement officiel du club.

De toute façon, je ne vois pas à l'intérieur de notre club un membre ayant assez de colonne pour être à la hauteur de ce poste de prestige, à moins de donner une deuxième chance à Ti-Red, mais pour ma part, je ne lui fais plus confiance.

Le débat est lancé !

N.B. Cou dont, y a-t-il quelqu'un qui aurait revu X-Large ? En tous cas, une chose est certaine, il ne se dope pas.

COMMENTAIRE DE X-LARGE


Mon cher Roger, ton cri d'alarme face au manque de leaderchip de notre président et de toute la philosophie qui doit entourer nos sorties et le choix de nos ''escortes'' me touche beaucoup mais je dois t'avouer que je demeure solidaire de mon mentor lui même abruptement largué en fin de saison l'année dernière par un haut dignitaire de notre actuel club. Comme quoi le cyclisme prête flanc à certains risques qu'il faut être toujours prêt à affronter si l'on veut être digne de ce sport.

Samedi dernier, malgré les bons conseils de Ti-red je n'avais pas la forme souhaitée et j'ai dû abdiquer pour continuer seul, chose qu'un nageur sait faire la natation en eau libre étant un sport où tu ne peux que compter sur toi, impossible de faire carrière en se laissant siphonner toute une course pour la gagner hypocritement au sprint final... Cela dit, samedi j'étais très heureux de voir nos membres ne pas s'en laisser imposer par Truchon et compagnie,quant à moi je me suis vite consolé en me rappelant que dans l'eau, Truchon resterait derrière aussi loin que j'étais et peut-être même plus car il ne sait pas nager ,e t j'espère qu'il n'apprendra jamais, car la Traversée pourrait voir naître un nouveau champion dans le termps de le dire et moi je devrais m'orienter vers le kayak ou les drags de triporteurs... Alors merci Roger et bonne campagne présidentielle... X-largué



vendredi 16 mai 2008

Photographe recherché...

Larouche-Lac Vert. 65 km. (33.5 k/h moy) 14°C

par Pierre X-Large Landry
Honnêtement, je ne peux pavoiser aujourd'hui après en avoir arraché tout au long de la sortie malgré des relais très courts. Il y avait dans le groupe un dénommé Dauphin qui semblait une coche au-dessus du lot malgré le fait que Bear Ouellet n'a jamais voulu s'en laisser imposer. Les expérimentés Daniel et Claude sont demeurés quant à eux très fiables, en prenant leurs relais comme de vrais pros.
Mais je ne peux passer sous silence le fait saillant de cette sortie alors que Ti-Red, notre président, nous a demandé de se placer en formation dans les côtes du lac vert pour une séance
de photos en action. À l'avant, Dauphin, dans la deuxième montée, a dépassé le remarquable nouveau Nédelec , pour prendre un relais hors norme, larguant du même coup son compagnon qui en était à sa première sortie en groupe...
Mais cette première gaffe n'était rien à côté du fait que Ti-Red le photographe n'avait toujours pas rejoint le peloton après avoir pris plusieurs clichés qui passeront sans doute à l'histoire... Rendu presque à la limite du Lac Vert, Ti-Red nous a rejoint avec quelques mots de l'église et des reproches bien justifiés...
Ouais, c'était vraiment pas fort de ne pas l'avoir attendu. Nous venions de manquer à l'éthique pas à peu près... Personne n'a osé rouspéter, mais Claude m'a fait un de ses sourires qui en disait long sur notre manquement malgré tout un brin savoureux...
Daniel, nos excuses... Nous t'avions tout simplement oublié. Le mieux que nous puissions faire maintenant, c'est de trouver un autre photographe pour le RCC. Les candidatures sont ouvertes...

COMMENTAIRES DE TI-RED

Effectivement, je suis favorable à l'idée de trouver un photographe plus fort que moi, qui sera capable de sortir l'appareil-photo de son maillot et du sac de plastique, prendre une dizaine de clichés en roulant, remettre l'appareil dans le sac et le maillot... sans lâcher le peloton qui accélère, mené par un nouveau fort, Alain Dauphin, qui voulait absolument apparaître en tête sur la photo !
Je pense sincèrement que mon ami Alain pourra me remplacer comme photographe. Même s'il n'est pas capable de lâcher son guidon une seconde pour se gratter, il assez rendu assez fort, par contre, pour arrêter sur l'accotement, prendre ses photos, lâcher une pisse, rattraper le peloton, et se poster en tête pour accélérer.
Je suis heureux de voir qu'il remplit les promesses que je plaçais en lui, même si j'ai peur d'avoir créé un monstre.


Ce que doit être un vendredi après-midi...


Lac-À-La-Croix-véloroute 72 km. (31 k/h moy)

Présents : Denis Dionne, Ralph Doyle, Roger Filion, Patrice Gobeil

Par Patrice Gobeil

C’est vendredi, le dernier jour d’une semaine de travail très occupée. Dès mon arrivée au bureau, ma boîte courriel m’annonce les intentions de certains qui veulent aller rouler en après-midi. Sorti un peu la veille (traditionnel « jeudi 5 à X »), je me dis qu’un petit « décrassage » me ferait du bien. Mais le téléphone, le fax, le courrier, les clients et les dossiers me laisseront-ils partir?

Je réponds toutefois à l’offre de Ralph, qui veut partir à 15 :30h. À 15 :05h je suis encore en ligne au téléphone avec une cliente… Je termine, je raccroche le combiné et je me sauve en vitesse.

Je retrouve Roger, Ralph et Denis à la Friperie pour une randonnée qui sera ce que doit être une randonnée du vendredi… J’ai lu le texte de Pierre et le commentaire de Daniel et je suis content de ne pas m’être libéré à midi… et de n’avoir pas subi les attaques du Dauphin.

Ce que doit être, à mon humble avis, une randonnée du vendredi : une occasion de « faire tourner les pattes », de décrocher de la semaine sans achever de s’épuiser (on l’est déjà en partie mentalement…), de rouler en jasant un peu, de sentir et de voir les lieux autour de nous… et de se préparer pour un samedi qui pourra être un peu plus relevé.

Ma randonnée du vendredi 16 mai mérite un 10/10, ayant répondu à tous les critères énoncés au paragraphe précédent. Bonne compagnie, beau parcours, vitesse raisonnable… l’idéal pour décrocher et entrer dans le week-end libéré des pensées qui me ramèneraient vers ma table de travail, ma fatigue, mes petites misères…

Au retour, peu après le terrain de golf de St-Gédéon, alors que nous sommes arrêtés pour une petite question de mécanique, une jeune et jolie fille me salue. C’est Marie-Ève, la blonde de Danick Côté, qui a commencé à rouler l’an passé. Elle file sans arrêter mais je me dis qu’on la reprendra bien. Ce qui arrive peu avant la barrière des barrages d’Alcan débouchant sur le rang Melançon. « Accroches-toi Marie-Ève, embarques! », et elle se met dans nos roues pour descendre le long de la ligne de transmission, dans le rang Mistook et sur la piste qui se rend à la Dam-en-terre. En filant vers le pont de St-Georges, alors que le rythme accélère, elle décroche mais nous rejoint au feu de circulation de la voie de contour. « C’est mon premier peloton! Je n’ai roulé qu’avec Danick » nous avoue-t-elle, tout sourire. Réponse unanime : « Continue, tu roules très bien ma belle! ». Elle a quelque chose dans le regard, elle va devenir très bonne c’est sûr!

Nous essayons par la suite la nouvelle voie de contour pour nous diriger vers le boulevard Auger. Y’a pas de doute, y’a rien comme de l’asphalte neuve!

Pas du tout crevé de ma randonnée, plutôt détendu et heureux, je peux maintenant me laver et aller souper chez ma sœur à Métabetchouan. Quel beau week-end en perspective!

jeudi 15 mai 2008

Quel magnifique maillot !

Juste un mot pour vous dire que le président fondateur du Riverbend Cycling Club a reçu son maillot à titre honorifique. Les autres membres devront patienter une dizaine de jours. La responsable des ventes chez Louis Garneau nous a répété que ce maillot était son coup de cœur. Dommage que je sois obligé de le porter seul durant deux semaines (si tout va bien)...
Pour faire honneur à ce maillot, il faudra bien que je me décide à laver mon vélo. J'ai seulement 1,470 km de rouler. D'habitude je le lave au 3,000 km. Je rage de voir toute cette belle eau potable gaspillée pour rien... Si un membre du club voulait s'offrir pour laver mon vélo, peut-être que je pourrais faire pression auprès de mon ami Louis Garneau (on a couru ensemble aux Jeux du Québec, je crois) pour qu'il obtienne son maillot plus rapidement.
Pensez-y...

mercredi 14 mai 2008

De l'électricité dans l'air

par Ralph Long Rifle Doyle
Départ de la Friperie à 16h30. Daniel avait peur de rouler seul aujourd'hui pour deux raisons. Il hait ça et il vente du sud à plus de 35 km/heure.
Finalement, il sera choyé car nous sommes huit, dont quatre dignes représentants du RCC (Patrice, Claude, Daniel et moi) et quatre illustres invités tous plus forts les uns que les autres et pesant 500 livres au total, et j'ai nommé Bernard, Jonathan, Harold et Dannick.
De façon très diplomatique et particulièrement subtile, notre capitaine, Claude Asselin, informe un invité des règles de fonctionnement du peloton. Après son exposé, notre invité hésite un peu à partir, mais nous le rassurons. Harold arrive à son tour et tout bonnement nous demande : "Cou-donc, lui avez-vous dit ?"
Nous partons. Le vent ne nous lâche pas une minute jusqu'à l'embranchement du Lac Vert. Il faut rouler serré et le moindre pouce de trop prive énormément ceux qui suivent. Le vent puissant draine toute l'énergie et les discussions sont impensables car on n'entend rien et il faut ménager nos cartouches. Les rappels à l'ordre sont particulièrement fréquents autant pour les accélérations que le positionnement. Le vent est toujours aussi présent bien que plus tolérable autour du Lac Vert. Harold nous rejoint près d'Héberville car il avait feint une crevaison pour récupérer un peu. Il s'est ressourcé et pète le feu.
Enfin le vent nous arrive par l'arrière. A part Ti-Red, tous sont heureux après 40 km de relaxer un peu. Un peu, pas longtemps, car qu'est-ce qui arrive lorsque le vent est de dos ? On pèse sur les pédales. On se tient à 48 km/hr. Harold prend le relais et monte la vitesse tranquillement à 51. Moi qui vient de le donner, je suis écœuré et je me dis, qu'ils mangent de l....
Malgré les échanges musclés du parcours, on rentre tous au bercail avec la satisfaction d'une sortie épuisante et sans rancune pour les propos tenus. C'est ça une gang de chums.

Félicitations à Jonathan pour sa sortie irréprochable et ses longs relais et j'aimerais modifier nos règlements afin d'interdire toute sortie au moins de 148 livres les jours de grands vents. Pourquoi 148 ? Il parait que Daniel pèse juste 149 !!!

Le bon danseur

Lac Vert classique. 70 km. (33 k/h moy) 23°C

par T-Red
Le beau temps attire les cyclistes, c'est bien connu. Nous étions huit au départ, dont une bonne moitié de grosses pointures avec Harold, Danick et Jonathan. En prime : un vent de sud déchaîné et, surtout, une virulente mise au point de Claude Asselin avant de prendre la route.
-- Bon, qu'est-ce qu'on fait avec toi ?
Claude s'est planté devant le jeune Jonathan (l'électron libre de l'autre jour) et il a vidé son sac sur un ton calme, posé :
-- Écoute, c'est pas agréable de rouler avec toi : tu roules mal. Tu montes le rythme, tu gardes jamais ton rang. On est des chums qui roulent pour le plaisir. Si tu veux faire de la compétition, y'a un club pour ça...
Jonathan était littéralement sonné.
-- Ouais, c'est pas vraiment agréable à entendre...
Claude, toujours calme, a enfoncé le clou jusqu'au bout :
-- Ça nous fait absolument rien si t'es pas là. Mais si tu acceptes de rouler comme nous-autres, t'es le bienvenu...
Les autres ont écouté la scène, à la fois mal-à-l'aise et impressionné par le sang-froid de Claude qui a bien résumé le sentiment général. Le lourd silence qui a suivi fut interrompu par l'arrivée soudaine d'Harold Méphisto Lavoie qui a pointé le menton en direction de Jonathan :
-- Pis, faut-tu lui parler ?
-- C'est fait, Harold, c'est fait, a répondu Ralph dans un éclat de rire général...
Après un moment d'hésitation, Jonathan a pris le départ avec le groupe, et la mise au point de Claude a porté fruit. Loin d'être un imbécile, le jeune électron a vite compris la leçon. Il a fait preuve d'un comportement exemplaire durant toute la randonnée. Au lieu de nous faire chier, il a utilisé sa force et sa jeunesse pour aider le groupe -- en prenant par exemple des relais plus longs quand les autres peinaient dans le vent. Reste à savoir s'il va revenir...
Avec les premières chaleurs et des rafales de 45 km/heure, il y avait de l'électricité dans l'air (pour reprendre l'expression de Ralph). Des flammèches ont jailli à quelques reprises entre les cyclistes qui avaient la mèche de plus en plus courte à mesure que la fatigue augmentait. Les relais échevelés du petit Bernard, mais surtout la tire à plus de 50 km/h de Méphisto à l'approche de Saint-Bruno, ont donné lieu à des échanges viriles qui font la beauté du sport...
Mais tout est bien qui finit bien et cette randonnée électrisante s'est achevée par un sprint magistral qui aurait suscité un applaudissement général si la rue Du Pont n'avait pas été déserte. Un sprint qui donne tout son sens au proverbe préféré de Roger Filion, notre maître à tous : " C'est à la fin de la soirée qu'on reconnait les bons danseurs !"
Et qui a gagné le sprint ? Qui ?
La modestie m'empêche de répondre.

mardi 13 mai 2008

Lance et Todore : même combat... même résultat

Par Roger Fox Filion

Départ aujourd’hui de la Friperie avec Lady, Todore et Jeff The White. Un des plus beaux parcours est proposé, soit le rang Caron et Lac-à-la-Croix, avec retour par la plus belle piste cyclable au monde, surtout dans le bout du rang des Iles et le chemin du golf. Maudit que c’est le fun de faire du vélo à ces endroits. Ça donne le goût d’aller pédaler Paris-Roubaix.

Les relais se prennent régulièrement par tous les membres du quatuor. « Todore », qui était presqu’à l’agonie samedi passé, ne saute pas un seul relais et, en plus, il augmente le rythme à tout coup. Avec son retour en santé, il est redevenu aussi haïssable qu’avant.

Avec cette performance un peu troublante, j’ai conclus que si Lance a réussi à gagner sept Tour de France consécutifs, c’est à cause de la chimiothérapie. Est-ce que « Todore » peut en faire autant ? Je ne crois pas pour le Tour de France, mais certainement pour un petit Tour du lac Vert.

Une histoire de cul

Aller-retour véloroute (rang St-Anne). 60 km. (30 k/h moy) 21°C

par Ti-Red
J'ai 1,400 km au compteur et c'est la première fois cette saison que je roule en solitaire. Même s'il fait 21 degrés -- un record jusqu'à présent -- personne ne pouvait se libérer. Je vous avoue que j'ai failli prendre congé tellement je n'aime pas rouler seul. Je me suis dit que, au moins, je pourrais en profiter pour écouter de la musique. J'ai enfoncé les écouteurs de mon baladeur dans mes oreilles, mais je les ai retirés au bout de deux km à cause du bruit du vent.
En empruntant la véloroute, j'espérais ne pas rouler seul trop longtemps mais, une fois passé le camping de la Dam-en-terre, je n'ai plus revu personne. Il faut dire que, même par très beau temps, c'est tranquille sur la piste cyclable, sauf à proximité des villes et des chalets. D'ailleurs, à chaque fois que je me retrouve tout seul sur la véloroute, surtout entre Métabetchouan et Chambord, je songe en souriant aux records d'achalandage qui sont annoncés à chaque année. Et au rythme où vont les choses, le nombre de cyclistes sur la véloroute va finir par dépasser la population mondiale.
Personnellement, en vingt ans de métier, je n'ai jamais vu une étude de marché qui n'était pas bidon. Elles sont toujours commanditées par des promoteurs enthousiastes qui gonflent les données pour obtenir des subventions, avec la complicité des journalistes qui aiment les gros chiffres. De leur côté, les gouvernements ne demandent pas mieux que de financer des projets populaires pour soutenir les régions. Chacun joue à l'autruche, et pourquoi pas ?
Mais, par curiosité, j'aimerais bien connaître la fréquentation réelle de la véloroute, parce que les 210,000 cyclistes qui font le tour du lac à chaque année, je n'y crois pas. Pour le savoir, il s'agirait d'asseoir les étudiants qui font le décompte, non pas à la Dam-en-terre, l'endroit le plus fréquenté, mais en face du musée Louis Hémon, dans le no man's land de Péribonka. Je suis sûr que le nombre de cyclistes serait encore moins élevé que les visiteurs du musée qui, pourtant, est théoriquement à l'abandon.
Chose certaine, il n'aurait pas fallu, tout à l'heure, que les 210,000-cyclistes-qui-font-le-tour-du-lac se retrouvent tous en même temps derrière moi dans le rang des îles à Saint-Gédéon. On aurait entendu un beau concert de blasphèmes ! J'ai failli chuter dans un banc de sable de plage au milieu de l'accotement à l'entrée du club de golf. Juste avant, j'ai dû rouler au milieu de la route pour éviter le gravier, les roches, la boue, les vitres, les crottes de vaches et les nids-de-poules (des gouffres monstrueux comme dirait mon'oncle Yvon).
Il faudrait que mon ami Marc Saint-Hilaire, journaliste au Quotidien, se promène à vélo dans le rang des îles pour dénoncer l'entretien lamentable de la véloroute, comme il l'a fait, hier, au parc de la Pointe-Taillon. D'ailleurs, Marc Saint-Hilaire, accompagné du photographe Steeve Tremblay, en était à sa première balade à vélo de sa vie, et il a détesté son expérience.
-- Je pensais à la gang de fous, dit-il, qui sont allés faire du vélo à Cuba. Je comprends vraiment pas le trip ! On voit absolument rien, sauf le cul du gars d'en avant. Et le soir, on peut pas prendre un coup parce que, le lendemain, il faut être en forme pour continuer de regarder le cul du gars d'en avant...
C'est un point de vue, mettons.
En tout cas, j'ai compris pourquoi je n'aime pas rouler seul.
Ça manque de cul.

lundi 12 mai 2008

C'est pas grave...

Larouche-Lac Vert. 70 km. (32.5 k/h moy) 15°C

par Ti-Red
Il fait 15 degrés en fin d'après-midi. C'est la température la plus chaude que j'ai connue à vélo cette saison. Non seulement je roule en cuissard court, mais j'en porte seulement un (j'aime bien en porter deux -- un truc de Bear Ouellet -- pour ménager mon joli postérieur en début de saison).
Un petit incident diplomatique a perturbé le départ à la Friperie. À la dernière minute, Harold Lavoie est venu rejoindre le groupe composé de Patrice, Marc, Claude, Roger et moi.
-- Ah non, pas lui ! s'est exclamé Roger, comme s'il venait de voir apparaître le diable sur un vélo en flammes.
-- Qu'est-ce qui se passe ? a demandé Harold, embarrassé.
-- C'est ma première sortie avec les gars et je t'avertis : si tu montes le rythme d'un km/heure, je te tue !
-- Pas de problème, Roger. Pas de problème.
Harold Lavoie est le genre de cycliste qui monte le rythme sans le faire exprès. Ancien champion régional de course à pied, c'est un athlète, un vrai, qui ne se prend pas au sérieux, et que tout le monde adore. Il est au moins deux fois plus fort que la moyenne, mais il essaie de ne pas se faire remarquer tellement il aime rouler avec le groupe.
-- Heu... je me place derrière qui ? lança M­éphisto au moment de prendre la route.
À la boxe, Harold serait dans la catégorie poids plume avec ses 120 livres. Au vélo, il est dans la catégorie cache pas une goutte de vent, ce qui fait que les cyclistes n'ont pas tendance à rechercher sa roue. Comme solution, quand c'est possible, on fait rouler derrière lui le cycliste le moins vulnérable au vent, donc le plus fort du groupe. La dernière fois, c'était Danick Côté l'heureux élu, et je me demande s'il s'est rendu compte que Harold était en avant de lui.
-- Aujourd'hui, dis-je, c'est Claude Asselin qui est l'heureux élu.
-- Pourquoi moi ? se défend Claude.
-- Parce que tu es le plus fort. C'est pas compliqué.
-- Non, c'est toi le plus fort.
-- Non, c'est toi.
-- Non toi.
Le monde à l'envers : on s'obstinait tous les deux pour être le moins fort !
On a finalement opté pour un jugement de Salomon : chacun la moitié du parcours derrière Méphisto, lequel assistait à la scène, un peu gêné.
C'est moi qui prit le départ dans la roue du diabolique petit Harold. Le groupe roula à un rythme raisonnable jusqu'à Larouche, malgré les fortes bourrasques de vent d'est -- le genre de vent qui soulève des nuages de sable dans les rues mal nettoyées.
-- Ah non, il va falloir se laver les cheveux en arrivant ! aurait lancé Ralph Doyle s'il avait roulé avec nous.
Toujours fin renard, Roger Fox Filion prenait des relais courts, même très courts, afin de ménager ses forces et ainsi suivre le groupe dans la côte de Larouche. Bon calcul à court terme, car ses problèmes ont commencé dans la côte suivante, après la carrière de sable... À bout de ressource, Roger a pris un relais d'environ un mètre, avant de céder la tête à Harold qui s'est permis un commentaire de trop :
-- C'est pas grave, Roger...
Avais-je bien entendu ? Il laissait clairement entendre que Roger était en difficulté. Il l'aurait traité d'ostie de branleux que ça n'aurait pas été pire.
-- Comment ça, c'est pas grave ? s'est exclamé Roger, qui ne rate jamais une occasion de paraître insulté.
Il s'agissait du deuxième incident diplomatique de la journée. Car il existe une règle d'or à vélo qui consiste à faire semblant de ne pas remarquer un cycliste en perdition (comme dit mon'oncle Yvon) à moins qu'il le confesse lui-même. Roger, qui était descendu à l'arrière du groupe, n'avait pas cessé d'engueuler Harold, mais ses blasphèmes se perdaient dans le vent. Toujours en tête, Harold ne voulait pas lâcher le relais : il n'avait pas envi de rejoindre Roger à l'arrière du peloton. Il fut sans doute soulagé d'entendre Claude Asselin annoncer que Roger s'était détaché du groupe pour choisir un autre chemin (le rang St-Isidore) et éviter les côtes du Lac Vert.
On rattrapa Roger dans le village d'Héberville et il resta avec le groupe jusqu'à Alma. Il était même frais comme une rose lors du sprint sur Du Pont qu'il a généreusement laissé à Marc Villeneuve...
Quant à moi, je n'avais plus la force de disputer le sprint, épuisé à lutter contre le vent, durant deux heures, dans la roue de Méphisto. D'ailleurs, j'y pense : Claude Asselin n'a pas fait sa moitié du parcours derrière Harold, tel que convenu au départ.
C'est pas grave...

samedi 10 mai 2008

Maudit que c’est agréable le vélo !

Par Roger Fox Filion

Je suis parti avec « Lady » et « Todore » à 12h15 avec comme projet de faire un petit lac Vert. Voyant que le vent soufflait fort de l’est, j’ai convenu avec mes équipiers de changer le trajet pour partir le vent de face sur le quatre voies. Comme « Lady » n’a pas plus de 100 km de roulé et qu’elle travaille 15h30, et que « Todore » sort d’une grave maladie, je les prends en pitié et je leur laisse des petits relais jusqu’à Larouche et je les garde au complet par la suite. Je force comme un « beu » en me disant qu’après 28 km nous allions revenir sur nos pas avec un beau vent de dos.

Quand je vois 28 km sur mon computer vis-à-vis une section pour reprendre le quatre voies à l’envers, je leur dis que c’est assez, que ça va faire un beau 56 km, que « Lady » travaille à 15h30 et qu’elle pourrait manquer de temps et pour « Todore » ce serait suffisant. Je leur dis pas, mais je suis écoeuré de tirer le vent de face.

Mal m’en prit, ils étaient insultés de ma proposition, en disant.. « Ben voyons dont, on va se rendre au lac Samson si on veut faire partie intégrante du Riverbend Cycling Club ». # ?& »*#$% d’ostie, je repars le vent de face jusqu’au lac Samson. Rendu là, je fais signe de tourner à gauche lorsque « Lady » m’interpelle en me disant « On ne monte pas la côte ? Je m'étais préparé dans ma tête ». Mais là, j’ai mis mon cuissard long et j’ai dit « NON ».

Retour à Alma le vent de dos et pas un seul relais de leur part. Perdu dans la brume et dans mes souffrances, je me demandais « C’est quoi un relais ? ». Je me souvenais plus.

Petite surprise rendu à St-Bruno le vent a tourne et je l’ai encore de face. Mes deux compagnons n’ont aucune pitié pour moi et encore moins l’idée de me relayer. Je viens de me souvenir…..un relais que ça s’appelle.

En nous laissant à la Friperie, « Todore » me dit que c’était vraiment agréable et nous donne rendez-vous pour demain. Je n’ai plus la force de lui répondre.

Le cerise sur le sundae, en arrivant à la maison « Lady » me rappelle que j’avais promis d’arranger les rosiers en arrivant. Fatigué et épuisé, je pense à mon ami « Ti-Red » qui a la chance d’avoir un voisin des plus serviable en la personne de Yves »Mimeault » Picard pour faire son travail. Cet après-midi, il lui montait sa remise tandis que « Ti-Red » roulait et s’amusait avec ses amis. De plus, il aime tellement « Ti-Red » qu’il va certainement l’inviter à souper, à moins que ce soit « Mister Clean » qui décide de lui préparer une de ses succulents plats dont lui seul possède le secret.

Au moment où j’écris ce texte, je sens que je vais tomber dans un coma profond. Je vais donc me coucher pour ne pas m’effondrer en bas de ma chaise. Si vous n’avez pas de nouvelle de moi d’ici lundi, vous êtes cordialement à venir veiller mon corps.

Oups ! Je n’ai même pas le temps de mourir tranquille. « Lady » vient de m’appeler de lui préparer son souper, son travail lui permet de venir à la maison.

vendredi 9 mai 2008

Le gant rouge

Larouche-Lac Vert. 65 km. (32 k/h moy) 6°C

par Ti-Red
-- Il fait frette en sacrement ! a lancé André Big Bear Ouellet en arrivant à la Friperie.
Pour être exact, il a dit sacremouille... André est très croyant et ne blasphème jamais. Et c'est le seul gars que je connais qui a les bras assez gros pour dire sacremouille et garder un air viril. Il dit aussi tabarnane et calvasse...
-- J'ai pas de gant, a-t-il ajouté, et j'ai peur de geler des mains.
On est le 9 mai et il fait 6 degrés. C'est plus froid que le 5 avril, date de ma première sortie. J'ai conseillé à André d'aller acheter des gants à la Friperie. Il est ressorti au bout de deux minutes avec un seul gant.
-- Il n'ont plus de gants, les tabarnane. J'en ai trouvé juste un.
André ne blasphème jamais mais il lui arrive de voler. C'est ce qu'il a fait avec l'unique gant rouge qu'il a enfilé dans sa main droite (la plus importante, celle qui change les vitesses). Nous sommes partis en direction de Larouche, poussés par le noroît...
À cause du froid peut-être ou de la route sans relief, j'ai eu l'impression de somnoler jusqu'à Larouche, pour me réveiller à l'entrée du village, en face de l'auberge à l'aban
don. Soit dit en passant, Larouche est sans doute le seul endroit au monde où l'on abandonne des maisons abandonnées. Faut le faire : prendre la peine de déménager à Larouche des maisons qui étaient à l'abandon à Saint-Bruno, pour ensuite les laisser pourrir sur place, faute d'argent. Et le maire appelle ça un village-musée.
J'en étais là dans mes pensées, à me demander si le maire de Larouche était visionnaire ou imbécile, quand mon vaillant compagnon s'est exclamé :
-- Hey, on a 35 de moyenne, calvasse !
Mon ami Big Bear est obsédé par la moyenne. Sauf qu'il ne retient que les plus hautes, jamais les autres.
-- C'est un peu normal, on a le vent de dos depuis le départ. Attends au retour...
Je lui réponds la même chose depuis dix ans sur le vent de dos, et à chaque fois il éclate de rire, comme si j'avais dit une bonne blague ou une grossièreté.
À propos de moyenne, la saison a vraiment débuté en lion. Le mois d'avril est à peine terminé et la vitesse moyenne du peloton a souvent frôlé les 35 km/h. En théorie, c'est un peu trop vite pour un début de saison. Et d'ailleurs, chaque cycliste a sa propre théorie sur la meilleure façon de bien débuter la saison : petit plateau, courte ou longue distance, etc. Et si tout le monde s'entend sur l'importance de mouliner, personne n'est d'accord sur la vitesse maximale qu'il faut rouler. Il n'y a pas de loi universelle : on peut mouliner à 25 comme à 60 km/heure... Ce qui est universel par contre, c'est la fierté et l'orgueil des cyclistes qui ont bien du mal à admettre que ça roule trop vite. Moi le premier...
-- Ça pèse fort sur les pédales, mon André !
On roulait dans la plaine d'Héberville en direction d'Alma. Le rythme était élevé. J'étais dans le rouge.
-- Je roule trop vite ? répond-il.
-- Non, non. Ça va bien. Pas de problème. Fais-toi plaisir...
Presque couché sur les guidons, Big Bear luttait contre le vent de face. Depuis le temps qu'on roule ensemble, je sais quand il pousse la machine au max. Il bûche sur les pédales. Les coudes sont ouverts, le dos sautille. Il est un des rares du peloton à trahir ses efforts, tout comme Philippe Mimeault qui tourne la tête de côté tel un cheval qui se fait tirer sur les mors. Ou Yvon Fortin qui swing des bras comme s'il était monté sur des ressorts.
J'ai tenu le rythme, mais en serrant les dents. Le gros Ourson maintenait une cadence infernale. J'ai même songé à enlever un gant pour faire comme lui. Qui sait si ce n'était pas le secret de cette force soudaine... Mais je savais par expérience que le tempo finirait par ralentir. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Et dans le pire des cas, il y a plein de trucs pour faire diversion et sauver la face : une envie subite de pisser, un ennui mécanique, une guêpe dans le casque, un bidon d'eau qui glisse des mains, une crise d'asthme, etc.
J'en connais un qui les utilise tous. Une fois, entre deux fausses crises d'asthme, il a fait semblant de retirer au moins trois guêpes dans son casque durant la même sortie, sans compter toutes les mouches qu'il avait avalé. On est revenu avec 26 de moyenne...
-- T'es en forme, mon Dan. Ça paraît que tu roules en peloton...
On arrivait dans le quatre voies à Alma et le rythme avait diminué depuis qu'on avait tourné sur la 170 à Saint-Bruno.
-- Tu trouves ?
André m'avoua qu'il avait eu du mal à maintenir mon rythme... Mon rythme ? Bravo la communication. On roulait tous les deux au-dessus de nos forces, pour ne pas paraître moins fort que l'autre...
Qui a dit que les cyclistes étaient des monstres d'orgueil ?
J'ai honte en tabarnane.

mercredi 7 mai 2008

Une sorte d'animal...

Alma-Lac Vert. 60 km. 14°C

par Denis Lucky Luke Dionne

Départ à 16 heures du CREPS avec Ralph Long Rifle Doyle. Il fait 14 degré avec un vent d'ouest sous un soleil radieux.
Je porte mon cuissard-combinaison Craft, un maillot, mon veston Carrera, mes gants et ma tuque. Le Grand est tout nu : il ne porte que ses ¨rallonges de jambes¨ en plus de l'essentiel. Il a également apporté ses ¨rallonges de bras¨dans son maillot au cas où.
Je lui fait remarquer qu'il y en a un des deux qui ne doit pas être correct. Il me dit que je semble atteint du syndrome Claude Asselin. Toutefois, dans les montagnes du Lac Vert, je suis convaincu que c'est moi qui est correct car j'ai deux glaçons qui me pendent au bout du nez.
Le Grand roule en tabarnak... Sur la route de St-Bruno, avant le Ricochet, nous apercevons deux cyclistes à l'avant. Rifle décide de les prendre en chasse au moyen de relais courts. Nous parvenons à les rejoindre et j'ai l'honneur de les clencher dans ma côte préférée, à l'entrée de la ville. Rifle me harponne au sommet, et ¨bonsoir, nous sommes partis¨.
Je suis accroché tant bien que mal dans sa roue et nous survolons la route jusqu'à Alma (je suis en train d'avaler ma tuque). Les deux gars se sont accrochés. Rendus à l'intersection de la route du lac, Rifle passe sur la rouge alors que je fais mon stop, comme c'est mon habitude quand je suis dans un état second...
Un des gars me dit: ¨Il roule en tabarnak le gars !¨. Je lui répond que ce n'est pas un gars mais une sorte d'animal et que nous étions chanceux qu'il n'ait roulé que sur son petit plateau ! Il m'a regardé avec un sourire crispé.
Je me suis couché en arrivant, ce qui fait que je suis capable de faire ce compte rendu à 4 hrs30 du matin.