Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

jeudi 28 août 2008

La listériose

Alma-Métabet (véloroute), 70km, 31.5 moy. 28C

par Ti-Red
Mister Clean a une mémoire phénoménale. Il m'a rappelé un épisode pas très glorieux de ma carrière de cycliste que j'avais réussi à oublier.
-- Ça me rappelle le Sonic de St-Méthode, m'a-t-il lancé innocemment au moment où je sortais des toilettes du Rigolet.
Je n'avais pas du tout envie de rigoler. J'avais tellement mal au ventre que je pensais avoir la listériose. Les gargouillements inquiétants ont commencé à m'importuner dans le village de St-Gédéon. On roulait mollo depuis le départ de Riverbend, Mister Clean et moi. Il faisait très chaud, autour de 28 degrés. On n'est pas habitué à une telle chaleur.
Quand on est arrivé au Rigolet à Métabetchouan, je n'ai même pas jeté un seul regard aux filles en bikini qui s'exhibaient sur la terrasse. En voyant que la porte du chalet était ouverte, j'ai manqué foncer jusqu'aux toilettes à vélo tellement j'étais pressé.
Heureusement, le chalet était désert, contrairement au Sonic de St-Méthode.
Ça faisait au moins cinq ans que je n'y avais pas pensé...

On faisait le tour du lac Saint-Jean en petit groupe et d'une seule traite. Je me souviens de Mister Clean, Bear, mon'oncle Yvon, le gros Siffleux... Un tour du lac de marde (au sens propre et figuré) !
On était parti d'Alma en plein soleil, tôt le matin, et au bout de 60 kilomètres, avant d'arriver à Ste-Jeanne D'arc, il avait commencé à mouiller. Et la pluie n'a jamais cessé. On a roulé une centaine de kilomètres sous la pluie froide, sans dire un mot, en grelottant...
Je ne sais pas si c'est à cause de la pluie ou du froid, mais j'ai commencé à avoir mal au ventre dans le milieu de la Friche. La pluie était devenue d'intérêt secondaire. Je pensais à une seule chose : trouver une toilette au plus vite !
Et tel un oasis dans le désert, je n'ai pu me retenir de crier ma joie en apercevant le Sonic à la sortie de Saint-Méthode. Une joie de courte durée.
La station-service était minuscule : dix pieds carrés. La toilette, grande comme un garde-robe, était à l'intérieur du commerce, tout juste à côté du comptoir, derrière lequel se trouvait la pompiste, une très jolie jeune fille...
-- Excusez-moi, est-ce que je pourrais aller aux toilettes ?
Elle a hésité, et je la comprends : j'étais trempé de la tête aux pieds, la face sale, les lunettes toutes croches sur le bout du nez. D'ailleurs, en temps normal, jamais je n'aurais osé faire mes besoins dans ce trou-là -- à deux pouces du comptoir et de la pompiste -- mais c'était une question de vie ou de mort.
Je me souviens du mal que j'ai eu à retirer mon maillot trempé, collé à ma peau. Par accident, ma bombonne de CO² est tombée dans les toilettes. Il n'y avait aucun crochet, rien, pour accrocher mes vêtements, que je tenais dans mes mains. J'étais tout nu, avec mon casque de vélo sur la tête, et mes lunettes de soleil...
J'entendais la pompiste parler très clairement au téléphone derrière le mur en préfini... mais sa conversation s'est arrêtée net quand j'ai commencé à remplir la toilette, dans un concert de pets incontrôlable!
Pour faire diversion, j'ai tenté de flusher la toilette mais, à mon grand malheur, il ne se passait rien... La cuvette était pleine à ras bord (la bombonne de CO² flottait sur le dessus) et la chasse d'eau était brisée. L'odeur était épouvantable. L'enfer total.
S'il y avait eu une fenêtre dans la toilette, c'est sûr que je m'enfuyais par là... J'ai même songé à défaire les tuiles du plafond et à rester caché dans la toiture jusqu'à ce que la pompiste retourne chez elle.
En désespoir de cause, j'ai ouvert la porte brutalement et je suis sorti presque en courant, sans jeter un regard à la pompiste qui est sans doute morte d'empoisonnement.
Mes compagnons m'attendaient dans le stationnement. Ils buvaient de l'eau et mangeaient tranquillement des barres tendres. J'ai sauté sur mon vélo et je suis parti en sprintant, debout sur les pédales.
-- Vite, on décrisse, kaliss, on décrisse !
Sur le coup, ils ont dû penser que j'avais fait un hold-up. D'ailleurs, c'est probablement ce que j'aurais dû faire en sortant des toilettes pour détourner l'attention de la pompiste. En tout cas, elle a dû trouver la journée longue.
Je ne suis jamais repassé dans le village de St-Méthode.
Est-ce que le Sonic est toujours là ?
Ils ont peut-être été contraint de le démolir après ça.

COMMENTAIRE DE SUSHI

Mon cher Red, tu n'y es pas du tout. J'ai lu un reportage il y a quelques années, dans un magazine, sur un grand et ambitieux projet de gazoduc de la compagnie Sonic.
Le journaliste interviewait la conceptrice et responsable de ce projet, soit une toute jeune Ingénieure originaire de St-Méthode, et qui, travaillait comme pompiste dans une de leur station service l'été.
Dans le reportage en question, la belle Ingénieure avouait simplement que l'idée de génie qu'elle avait eue "émanait" d'une rencontre avec un cycliste inconnu.
Un peu plus loin dans le reportage, elle parlait d'observation de gaz comprimé et de matière ayant un grand potentiel énergétique, d'ou l'idée de génie.
À l'époque de la lecture de ce reportage, j'avais trouvé cette histoire, un peu spécial et sans trop d'importance, mais après avoir lu ton texte, je peux mettre avec certitude un visage sur le géniteur de cette idée extraordinaire, c'est une tout autre affaire
Comme quoi, faut croire qu'il y a toujours un bon côté dans toute chose, et même dans les situations embarrassantes.

COMMENTAIRE DE FOX

On m'a toujours dit que j'avais beaucoup d'imagination mais j'avoue bien humblement que là j'en manque pour être aussi écoeurant que Ti-Red.




mardi 26 août 2008

Sales hypocrites !

Lac-vert. 70 km. 35 moy. 18C.

par Ti-Red
Je vais devenir en forme si ça continue comme ça.
J'ai fait mes deux dernières sorties en duo avec Claude Sphinx Asselin et on n'a pas chômé. Rouler à deux, c'est déjà difficile -- les relais viennent vite -- mais pour faire 35 de moyenne sur un Lac-Vert, il faut pédaler en sacrement !
Sphinx est réputé pour sa constance. Il roule égal comme un métronome, sans jamais donner de coup. Mais un kaliss de métronome, quand le rythme est élevé, eh bien ça demeure toujours élevé ! Pas de repos, aucun répit.
La deuxième sortie a été particulièrement rapide et mémorable. Partis faire le tour du lac Vert par Larouche, on roulait en silence, sans histoire, le nez dans les guidons. À la sortie du rang Saint-André, on a aperçu deux cyclistes sur le Pont de fer, à droite, que j'ai salué de la main. Un des cyclistes portait un maillot du club Proco.
-- Les reconnais-tu ?
-- Non, me répondit Sphinx.
On a continué à rouler à notre rythme et, au sommet de la côte Velcro, j'ai remarqué que le maillot Proco se rapprochait.
-- Ils sont en train de nous rattraper, dis-je. On devrait les attendre.
-- D'accord.
Le maillot Proco se prénomme Carl. C'est un jeune homme athlétique, l'air aimable, qui est co-propriétaire de la boutique l'Ordination sur le boulevard St-Judes. Son compagnon est plus connu. Il s'agit de Robin Gervais, un cycliste d'Alma qui roule en dilettante depuis des années, facilement reconnaissable à ses longs bas qui recouvre la moitié des jambes.
Après les échanges de politesse, Sphinx a relancé la machine. On roulait dans le long droit avant l'Auberge du presbytaire et les premières bosses. Rapidement, dès la côte De-la-Fourche-cassée, j'ai constaté que l'Ordination était à l'aise, mais Long Sox avait des ratés. Il semblait même en perdition comme dirait mon'oncle Yvon. Sans doute par crainte d'être largué, il décida de garder le relais et de ralentir le rythme. Il se reposait en avant... Durant plus d'un kilomètre, on est resté tranquillement derrière lui, les mains en haut du guidon.
-- Excuse-moi Robin, dis-je.
-- Oui.
-- Je sais pas si tu as remarqué mais... on est là. Donc, si jamais tu veux donner le relais, gêne-toi pas.
Il a trouvé ma remarque drôle et, pendant qu'il riait, j'en ai profité pour le doubler, mine de rien. On était arrivé au pied de la côte d'Héberville, aux coins de la 169 et du rang Caron. On a grimpé sur le petit plateau, sans forcer, en jasant, pendant que Long Sox se faisait distancer.
-- On a fait le tour du lac samedi, a expliqué son copain. On a encore les jambes lourdes. Allez-y, je vais rester avec lui.
Le Sphinx et moi, on ne pensait qu'à s'enfuir. On s'est regardé, un peu hésitant, et Long Sox a profité de ce moment d'hésitation pour nous rejoindre.
-- Allez-y, a-t-il proposé.
-- Non, non, dis-je.
-- On n'est pas pressé, rajouta Sphinx.
-- Il fait beau. Faut en profiter.
Sphinx s'est empressé de prendre le relais, par crainte que Long Sox s'installe à l'avant. Le rythme était raisonnable (autour de 35 km/h) compte tenu du vent d'ouest qui soufflait sur la gauche. J'ai jeté un regard à l'arrière pour voir si Long Sox était là, et j'ai aperçu un gros John Deere qui nous rattrapait. Quand le tracteur nous a dépassé, j'ai sauté dans sa roue pour me faire tirer. Sphinx a fini par me rejoindre. Les deux autres n'ont pas osé.
On roulait à 45 derrière le John Deere, sans faire aucun effort.
-- C'est un peu trop facile, a fait remarqué Sphinx, qui est plus masochiste que moi.
-- T'as raison.
J'ai lâché le tracteur à regret, en faisant des tatas au fermier qui a répondu par un signe amical de la main. On aurait pu devenir de bons amis...
Les deux autres étaient déjà loin, à peine visibles. Ils semblaient nous faire des signes.
-- Qu'est-ce qu'on fait ?
-- On file à Alma, a répondu le métronome. Ils sont trop loin.
On a recommencé à rouler à fond de train, motivés par l'idée de creuser un écart insurmontable entre nous et nos nouveaux copains. On roulait aussi vite que derrière le tracteur -- en faisant dix fois plus d'effort -- avec des relais courts. En arrivant au feu de circulation au coin du rang Sinaï, on filait le parfait bonheur, et je n'avais aucunement l'intention de ralentir même si la lumière venait de tourner au rouge.
-- Arrête-toi au feu rouge, a ordonné Sphinx.
-- Es-tu malade ? Pourquoi ?
-- Y'a un char de flics arrêté au coin...
Pas le choix. On a joué au cycliste exemplaire en mettant un pied au sol, avec un sourire hypocrite aux policiers. La lumière a mis tellement de temps à changer au vert que nos amis nous ont rejoint. On a fait semblant qu'on les avait attendu...
-- Vous n'auriez pas dû nous attendre, a répondu l'Ordination.
-- Non-non, dis-je. C'est normal.
-- On n'est pas pressé, relança Sphinx.
-- C'est pas une course, rajoutai-je.
Long Sox semblait sincèrement ému.
-- Merci, les gars, marmonna-t-il.
-- C'est rien. Entre cyclistes, faut s'entraider.

Ouais.

COMMENTAIRE DE FOX

J'ai vu le même tracteur le même soir sur la même route, mais c'est le tracteur qui me suivait.

COMMENTAIRE ANONYME

Salut Ti-Red,
Je me suis bien bidonné à lire le récit de cette randonnée surtout que les personnages secondaires, Ordination et Long Sox, sont mes deux comparses de vélo. C'est vrai que Long Sox a peut-être un peu ralenti avec les années mais pour sa défense, je dois dire que toi et ta bande roulez comme de vrais malades. J'en ai eu l'expérience l'an dernier quand j'ai eu le malheur de vous rencontrer en débutant un lac Vert. Je m'étais accroché mais je dois dire qu'en arrivant près de la source Mésy, j'avais été plus que ravi de tomber, comme par hazard, sur mes compagnons habituels (dont Ordination et Long Sox). J'avais alors trouvé l'excuse idéale pour pouvoir m'éclipser dignement et terminer ma randonnée sur un rythme disons plus ... civilisé.
Au plaisir de ne pas se rencontrer trop souvent sur la route !

lundi 25 août 2008

Le tour du lac en un jour

par Big Marc
ll y a trois semaines j'ai eu vent qu'un tour du Lac St-Jean en un jour se préparait.

C'est mes très bons amis qui en étaient les instigateurs.
-Pourquoi je ne suis pas invité ? , demandai-je à mes amis lors d'un souper toujours bien arrosé.
Michel "Indurain" Barrette me dit que je suis trop fort et trop fou pour rouler avec son peloton que je vous présente.
Alors il y avait:
-Michel "Indurain" Barrette
-Claude "The Best Tough" Lemieux
-Daniel " The Rash" Fortin
-Jean Francois "The White "Le Leblanc
-Richard " The Big Mouth" Lavoie
et Mr Clean.
Départ samedi le 23 août à 7.00h.. Il fait 20 degré celcius etaucun vent. Une belle et chaude journée s'annonce.
À mon arrivée , sur le parking du CMT, à 6.55H tout le monde était au r-v.
Il y avait une fébrilité dans l'air.
The Best Tough me dit...- je suis réveillé depuis 4.30 h ce matin. Ma blonde m'a mis hors du lit parce que j'avais déjà commencer à pédaler.
The White est nerveux et je le comprend... 400km au compteur pour 2008 , à sa place je serais resté dans mon lit ce matin là.
Avec The Rash, - boff... pas de trouble!!!
Vendredi soir ,"The Big Mouth" s'est privé de sexe et d'alcool avec sa nouvelle copine pour être au top . Tant qu'à "The Best Tough" il a fait le contraire. J'aime mieux la deuxième recette à mon goût à moi!!!
Savez -vous que The Big Mouth a déjà fait le tour de lac en un jour en solitaire en passant par Normandin. 245km seul!!! Et comme seul repas , un big mac à St-Félicien. Pourquoi 245km??? Il ne connaissait pas le raccourci par la "Friche". -J'ai suivi les panneaux m'explique -t-il... Bravo Forest!!!
Indurain comme un vieux loup , savait à quoi s'attendre .
M.Clean et moi étions en mission.
Moi j'étais "full patch" du RCC. M. Clean non.
Nous avions assuré nos copains de notre entière collaboration et compréhension.
Nous avions comme mission d'agir comme support en cas de difficultés.
Comme membre du RCC , nous avions toute qu'une réputation à contrer.
7.00h , le départ est donné.
Le peloton se met en route et la vitesse demeure supérieur à 30 km/h. Un peu surpri!!
Chacun prend son relais. Tout va au dessus de mes espérances.
Le seul commentaire entre Alma et Ste-Monique... les bouteilles d'eau sont presqu' intact. -Les gars buvés votre eau si non vous le regretterez à Roberval.
On nous annonçait un 28 degré cette journée là. À cette température et à court d'eau, un cycliste ressemble à un raisin sec au micro-onde.
Ste-Monique, nous devons faire une pose , Mr Clean ayant un muffin au four!!!
The Best Tough prend soin de refaire le plein d'une sorte de jus au banane dont la couleur me lève presque le cœur.
-C'est quoi ça , lui demande -t-il ???
-Ça sa donne du "Edge"... prend ça , après ça t'est capable de te pisser en dessous du menton. Pour l'instant je vous avoue de ne pas avoir encore besoin.
-Il faut boire de l'eau , laisse de côté ton jus de banane.
Nous repartons... 10.30h nous sommes déjà à Dolbeau.
Nous avons eu de problèmes avec The Rash.
Il est en feu. Il prend tous les relais qu'il peut et il monte le compteur de 3 à 5 km/h à chacun de ces relais.
Lui il est mort avant Métabetchouan me dis-je!!
À chacun des ces relais , il est incapable de rouler côte à côte avec son partenaire.
Il a toujours une demi-roue en avant. J'ai monté le compteur à 35km/h. Il a conservé sa demi roue. C'est là que je l'ai baptisé "The Rash". À ce moment, il ne restait que 150km à franchir.
-The Rash ... garde toi s'en!!!
-Boff pas de troubles...
Bon train avec une moyenne au -dessus de 30km/h. Le soleil se fait plus insistant et le vent se lève. (20km/h sud -ouest annoncé).
Nous nous engageons dans la friche. Nous maintenons l'allure
De Dolbeau à St-Méthode curieusement le vent est presque nulle. Nous sentons la température grimpée dans les portions de la route où l'asphalte a été refait. Vous savez cette impression que l'on a quand la chaleur arrive par le bas.
Il est environ 11,00h et il fait chaud. Nos faces commencent à prendre des couleurs.
The Best Tough commence à se dandiner sur son vélo. Un Spésialized de $5000.00 qui crack. Je pensais qu'il n'y avait que DEVINCI (LEO 3) qui faisait des vélos comme ça.
Nous franchissons le cap des 100km. C'est à ce moment que les claques sur la yeule commencent à s'offrir. Personnellement The Big Mouth en méritait deux à cette étape. Il reste 105 km à parcourir, je décide de lui donner une chance mais pas deux.
St-Méthode, petite pose pour se déplier un peu. Nous repartons pour St-Félicien. À peine 2 km de parcouru, un vent franc sud (20km/h annoncé) de 100km/h apparent nous attendais et nous sommes justement en direction franc sud avec 8km à faire le vent pleine face. Mr Clean et moi prenons la tête du peloton jusqu'à St-Fé question de ménager les montures de nos hôtes. Nous faisons la job qui justifiait notre présence.
11.45h arrivée à St-Fé, nous faisons tous le plein d'eau et de jus de banane. Tous sauf un , The Big Mouth, il lui en reste dans ses bouteilles. Les barres tendres commencent à donner mal au cœur.
Départ pour Roberval afin d'y prendre le lunch.
11 km plus loin , nous arrivons à St-Prime,et qui pensez-vous qui n'a plus d'eau... The Big Mouth.
Il applique les freins au premier dépanneur rencontré.
-moé j'ai plus d'eau j'arrête icitte.
J'en tombe presque de mon vélo. -Cri de tabar, t'aurais du t'en acheter en même temps que tout le monde. J'ai jamais vu ça avant. Pendant que je continu à l' engueuler ,le peleton poursui sa course en anticipant mal la côte du cran qui s'en vient.
Mr Clean et moi attendons The Big Mouth.
-il va l'avoir ma claque , dis-je à Mr Clean qui essai de me calmer.
Tout le monde passe la côte avec brio.
The White et Idurain arrive les premiers en haut. The Best Tough donne le max . Mr Clean et moi arrivons. The Rash et The Big Mouth ferme la marche.
12.30h arrivée à Roberval pour le lunch. Chacun y va de sa suggestion sur l'endroit où s'arrêter pour finalement faire chacun à sa tête.
13.00H, nous repartons, mais là il fait chaud pas à peu près. Le vent et la fatigue grandissant commence ralentir le peloton de sorte qu'arrivé à la côte de Val Jalbert je prend la tête du peleton pour arriver le premier en haut.
Dans mon cas c'est rare d'arriver le premier en haut. Toujours est-il qu'en haut de la côte je continu à pédaler doucement afin d'attendre les autres et qui vous pensez est en train de me mitrailler de bêtise... The Big Mouth.
-C'est ça Villeneuve va -t- en à Alma tout seul, t'es bon toé, on le sais que tu es bon!!! Il venait de gaspiller sa dernière chance.
Je le laisse me dépasser et rendu à ma hauteur...-hostie de mémère, ferme ta gueule pis pédale kalice... j'en peu plus.
14.00h Desbiens. Il fait extrêmement chaud et nous sommes un peu écœuré.
Nous achetons de l'eau, fini le jus de banane. Je surveille The Big Mouth.
À ce moment Indurain lance une affirmation à The Best Tough qui la surprend , qui la jette presque parterre.
-Tu vas voir The Best Tough elle va te faire du bien cette randonnée!!
The Best Tough était à ce moment à bout de force, sur le bord du coup de chaleur et de toute évidence le jus de banane n'avait plus aucun effet sur lui.
Nous repartons et qui cherche son vélo, qui ne se souvient plus où est son vélo. The Big Mouth.
Nous tournons enfin vers Métabetchouan avec le vent franc dos. Moins de vent et plus de chaleur.
Le soleil chauffe nos cuissards bien huilé pour ne pas qu'il colle , nous sommes sur le grill!!!
Plus d'arrêt on file jusqu'à Alma.
Sur la route nous rencontrons Martine la conjointe de The Best Tough qui commence vraiment en arracher. Il lui reste qu'un ampère dans sa pile répétait-il. À la vue de Martine , un regain d'énergie jailli pour qu'il soit en mesure de se rendre à Alma. On peux imaginer sa réaction au lit quand il voit Martine en simple appareil. Pour moi il doit être capable de se pisser en dessous du mentons.
The Best Tough, c'est pas du jus de banane qu'il te faut , c'est une photo de Martine sur ton guidon!!!
Rendu au Rang des Îles.. fuck la piste cyclable on prend la route du Lac.
C'est 6 dernier km on été long.
Je me rappel encore , plutôt le matin, quand The Rash faisait des "welley" à Péribonka. Je peux vous dire qu'il en regrettait quelques uns.
15.10H arrivée au CMT. Nous sommes tous très heureux d'avoir réalisé ce défi. Pour quelques uns c'était la première fois et pour d'autres c'était du déjà vu mais il reste que le tour du Lac en un jour ça demeure un défi pour tous.
Sans rancune The Big Mouth, je t'aime bien pareil!!!

COMMENTAIRE DE FOX

Big Marc a compris que le borgne est roi au pays des aveugles et il s'est invité.

jeudi 21 août 2008

LE SECRET DE SUSHI

60 km, région de Québec, avec Mister Clean et Sushi, moyenne 29 km/h

par: Mister Clean
Ceux qui ont roulé avec notre ami Sushi cette année et l'an passé ont vu la différence. Lors de ma récente visite à Québec, Sushi a partagé son secret avec moi. À la distinction qu'il a fait ce parcours de nombreuses fois cet été.
Sushi travaille à Québec actuellement et il y réside 4 jours par semaine. Afin de ne pas trop s'ennuyer de sa douce et de ses charmantes filles, il s'entraîne à vélo. Lors de notre discussion post-cyclosportive, je lui ai indiqué que je serais à Québec pour quelques jours cette semaine. Sushi est connu comme un retardataire, un peu "Roger bon temps", mais il n'est pas sans mémoire. Mardi midi, alors que je dinais au Cochon Dingue mon téléphone a sonné: "Monsieur Gobeil, êtes-vous à Québec?". "J'y suis, mais je ne paux rouler ce jour, on se reparles demain". "Ok".
Je ne lui ai pas dit pour ne pas le faire soufrir, mais j'allais, cet après-midi là, me prélasser au "Nordique Spa et Détente" de Tekwesbury. Tout un après-midi en hydrothérapie, après une folle matinée de magasinage (grand solde 40% chez Hugo BOSS). Que la vie y fut dure, entre le bain de vapeur, la rivière, le sauna et le jacuzzi. J'en suis ressorti très détendu. Sur le chemin du retour vers Québec, j'ai croisé plusieurs cyclistes dans les vallons entre Stoneham et Tekwesbury... la motivation, manquante ces derniers jours, était revenue.
Mercredi vers 10h, mon téléphone sonne à nouveau. C'est Sushi qui êut rouler de jour, grâce à son "horaire variable". Il vient même me chercher chez mon frère et nous nous rendons au départ en voiture. Je lui raconte mon séjour au spa, mon retour en croisant les cyclistes, et il me répond: "C'est justement par là qu'on va". "On va prendre le parcours du côté le plus facile", dit-il en se faisant rassurant.
Nous partons donc du stationnement de l'école secondaire Roger Comtois, à Wendake. Nous empruntons une section de la piste cyclable du corridor des cheminots, jusqu.à une route qui mène à St-Émile. Il y a un gros vent qui souffle directement sur nous, et le parcours est plutôt montant. De St-Émile, nous filons vers Lac St-Charles, avec le même vent dans la face. Et Sushi de m'annoncer, à une indication routière de Stoneham et Tekwesbury, "C'est là que ça commence à monter". J'avais pourtons l'impression que c'était commencé. Nous tournons sur la droit et je reconnais la route empruntée la veille, vers les bains et la détente. Seulement je ne suis pas en voiture cette fois. Nous voilà donc dans de longues montées en enfilades et en détours, sur mon dernier braquet. Ça va quand même bien, Sushi a la grande amabilité de m'attendre en haut.
Après la deuxième longue montée, Sushi m'avertit en pointant un panneau routier "Les descentes commencent". Elles sont toutes annoncées par des panneaux de signalisation, vu leurs inclinaisons (12, 13, 14 et même 17%!!!...). J'ai quelques pensées pour mes amis Ti-Red et Fox, des descendeurs de première qui les auraient adorées.
De Tekwesbury, on file vers Valcartier en longeant la rivière Jacques-Cartier et même en la traversant à quelques reprises. C'est dans cette rivière où je plongeais la veille afin de ma rafraîchir. Elle est magnifique, toute en rapides et bordée de collines où pousse une forêt de feuillus. Il y a aussi quelques exploitations agricoles dans les vallées On passe devant le "Village vacances Valcartier" mais nous ne sommes pas arrêtés (Annie Pelletier est à Pékin en ce moment). Je serais curieux de refaire le trajet au temps des couleurs. Ce doit être grandiose.
On passe devant l'entrée de la base militaire, la pente est maintenant plus douce et toujours descendante. On recroise à nouveau la piste cyclable des cheminots et on tourne à droite vers le stationnement de l'école.
C'est un superbe parcours! Et je comprends beaucoup mieux la forme extrême se Sushi cette année...
Et c'est maintenant à mon tour de faire connaître un secret à Sushi, qui n'a jamais lunché chez "Ashton" (la meilleure poutine à Québec!). À chaque fois que je vais dans un des restaurants de cette chaîne, j'ai des souvenirs nostalgiques de mes années d'université. Ce temps où je gagnais, avec des co-équipiers triés sur le volet, le rallye-bar de la fac (deux ans de file!).
Que voulez-vous! Chacun ses secrets, et chacun ses exploits.
Si vous passez à Québec, prevenez Sushi qui ne demande pas mieux que de partager le secret de sa grande forme (418-669-0201).

mercredi 20 août 2008

Au bout du monde

par Big Marc

Pour mes vacances, je suis parti faire le tour de la Gaspésie avec Jim.
N'ayant jamais vu cette pénisule et pour en avoir souvent entendu parler en bien, j'ai suggéré à Jim de partir en automobile et faire différente ville de cette région , s'arrêter et faire des boucles à vélo.
Le dépliant de Tourisme Québec est superbe soi dit en passant.
Choisissant cette activitée j'ai du renoncer aux Cols du Fjord question de budget.
Désolé pour le Sphinx... mais sois assurer qu'en 2009 je ne serai pas en Gaspésie. Vous commencer à sentir mon humeur et mon opinion sur le "bout du monde".
La Gaspésie c'est le bout du monde.
L'entrée de la Gaspésie (Ste-Flavie) est à 6 heures et demi de char d'ici . C'est long. Sur les dépliants de Tourisme Québec on nous tient sur le stress en nous annonçant la présence de phoques et de baleines tout au long du trajet . Ben j'en ai pas vu un "Kriss". 2500km de rive le long du St-Laurent et de la Baie des Chaleurs. Baie des Chaleurs... c'est qui le kalice qui a trouvé ce nom là. 18 degré le jour et 7 degré la nuit. Des réserves fauniques , j'ai même pas vu un siffleux écrassé sur la route. Y a tellement de fefwill dans ce coin là que les siffleux sont en voie de disparition. Attention aux orignaux à tout les 2 km!!! Y a pas une bête pour vivre dans cette forêt là. Les montagnes sont coupées au couteau. Avoir quatre pattres , pour vivre là je devrais me résigner à vivre la tête en haut ou en bas. Pas de plat. Tout est croches.
Yaooh!!! des grosses côtes , j'ai hâte de faire du vélo. En Gaspésie des boucles à vélo ça n'existe pas !!!. Que des allez-retour. Y a juste une route la 132. Mais quelle route . Achalandée que la 20, large comme mon cul et bosselé comme la face d'un ado de 16 ans.
J'ai même vu de l'herge poussée dans les cracks de l'asphlate. C'est tu de la vieille crack ça mes amis!!!
La célèbre montée de 5 km à 10 dégré de pente à Carleton est fermée à cause des pluies.
La Gaspésie égale le rocher percé. Alors destination Percé , cette journée là il pleut à peine. Nous louons un motel avec une vue extraordinaire sur le rocher. Motel minable et cher mais quelle vue. Nous achetons de quoi faire un 5 à 7 sur notre balcon de notre motel et ensuite nous partons faire un allez-retour sur la 132. À droite la mer et à gauche les épinettes. Sur le chemin du retour, à gauche la mer et à droite les épinettes. Vous avez compri je crois.
Ben maudit Tabarn... de Cr... de kali... de sib.. d'host... etc...à notre retour le rocher avait disparu dans la brume. On a manqué de vin ce soir là.
Sur le chemin du retour trucker les vélos pour les espadrilles à la conquête du Mont Albert. Je dois avouer que c'était très bien. J'ajouterais une gommette pour l'allez-retour sur le 132 dans le secteur de Mont-Louis
Alors mes amis, avouons que nous avons la chance d'avoir un territoire extraordinaire pour le vélo. Tant par sa variété de difficultées que par sa beauté. Vive le Lac.

lundi 18 août 2008

Éloge de la pluie

par Ti-Red

Le Sphinx a raison : je suis trop vieux pour faire des courses.
Depuis ma chute, il y a une semaine, à la cyclo-sportive de Chambord, c'est la misère noire.
J'ai des douleurs aux côtes qui perturbent mon sommeil et qui me font ressentir la moindre craquelure dans l'asphalte. J'ai des plaies aux coudes et aux genoux qui tardent à cicatriser. J'ai même des coupures aux bouts des doigts qui me font mal quand je tape sur mon clavier d'ordinateur.
En plus, j'ai fait de la fièvre à cause d'un abcès dans une molaire, et même s'il n'y a pas de lien apparent avec la cyclo-sportive, je ne peux pas m'empêcher de détester tout le monde que j'ai rencontré cette journée là, en particulier le curé et le maire de Chambord.
Malgré tout, durant la semaine, j'ai fait quelques sortis à vélo avec M. Clean pour me changer les idées et pour profiter de mes derniers jours de vacances. Entre autre parcours, on s'est tapé la route très vallonnée reliant Saint-Honoré au centre de ski Le Valinouet. C'est un des parcours préférés des cyclistes du Saguenay (depuis que cette route est asphaltée) et je me promettais depuis trois ans de la découvrir.
Mon complice, M. Clean, n'a pas été déçu. Il a tellement apprécié sa randonnée qu'il a décidé d'y retourner trois jours plus tard avec d'autres membres du prestigieux RCC .
Moi j'ai détesté le parcours du début à la fin. À cause des douleurs aux côtes et du mal de dents. Comme dans la chanson de Plamondon, j'avais juste envie de m'étendre sur l'asphalte et me laisser mourir.
-- Regarde comme c'est beau ! s'est extasié M. Clean alors qu'on longeait une rivière en plein cœur de la forêt boréale.
-- Je vois pas ce qui est beau. C'est juste des montagnes pis des épinettes comme partout ailleurs au Québec.
-- Oui mais la rivière...
-- C'est plus un ruisseau qu'une rivière. Si tu veux mon avis, j'aime mieux la Petite Décharge. Au moins c'est proche de la maison...
Tout est une question de perception et d'état d'esprit. Alors que M. Clean roulait dans la forêt enchantée, moi j'avais l'impression de traverser la friche de Saint-Méthode. Quand il pointait un doigt à l'horizon pour me montrer la route qui serpente dans la vallée, mon regard s'accrochait aux câbles et aux poteaux électriques qui défigurent le paysage. Quand il me montrait le sommet des montagnes, je ne voyais que les nuages sombres et les menaces d'orage..
-- S'il faut qu'il mouille en plus, sacrement, je fonce dans le premier camion qu'on croise !
-- Ben non. Il mouillera pas.
Évidemment, il a mouillé, et plutôt deux fois qu'une. Une pluie torrentielle qui pince la peau et qui remplit le cuissard en cinq secondes. Et impossible de se cacher. On ne voyait rien à l'horizon, aucune maison, aucun abris -- juste des osties d'épinettes à marde !!!
Mais pour être honnête, je dois avouer que c'est le seul moment de la randonnée que j'ai apprécié. Moi qui a toujours détesté rouler sous la pluie, je me suis même surpris à rêver que le mauvais temps s'éternise.
D'abord, l'orage nous a obligé à faire demi-tour avant l'arrivée, ce que j'ai grandement apprécié. Ensuite, M. Clean a cessé de me parler de la nature et des petits oiseaux. Mais surtout, la pluie a agi comme un baume pour calmer les douleurs et la fièvre.
En fait, ce brusque et brutal changement de température convenait parfaitement à mon état d'esprit. Dans une communion totale avec la nature, je fonçais tête baissée dans la pluie froide et noire avec un plaisir et une aisance presque surnaturels. J'étais comme un poisson dans l'eau. Une torpille rousse. Un pédalo humain. Le Michael Phelps du vélo.
D'ailleurs, je crois que j'ai trouvé ma spécialité.
Je ne roule plus que sous la pluie.
S'il-vous-plaît, ne m'appelez plus quand il fait beau.

COMMENTAIRE DE LUCKY LUKE

Mon cher ti-Red,
Tu as bien fait d'aller rouler au Valinouët en début de semaine dernière, car vendredi il y a fait un soleil magnifique, la compagnie était fort agréable ( Lady faisait partie du groupe), le trafic quasi-inexistant, bref: tu n'aurais pas du tout aimé ! En prime, M.Clean roulait sans dire un mot...il relevait encore des abus de la veille ! Son alcoolisme naissant m'inquiète un peu, mais ta nouvelle façon jovialiste de déformer la vie pour t'y adapter à tort et à travers me turlupine bien d'avantage: après être tombé en admiration avec le vent il y a quelques années, au point d'en avoir fait la devise de notre club, te voilà en pamoison devant la pluie...ce phénomène est connu sous le nom de résilience...et ça peut finir par faire mal...serait-tu devenu le Boris Cérulnick du RCC ? Je t'ai connu bohème, agnostique, hurluberlu, daltonien,et , parfois même un peu épais,mais: Philosophe !!! tu me troubles un peu mon rouquin. Ne change pas trop, je t'aimais bien comme avant .
Je t'embrasse chastement,
ton vieux pote

N.B: Tout se soigne...s'agit d'y mettre la volonté.

mercredi 13 août 2008

Photos exclusives

On a croisé à la plage Le Rigolet André Bear Ouellet et sa protégée, Renée-Claude Guy, alias Pocahontas, qui arrivaient de Roberval. J'en ai profité pour prendre quelques photos qui viennent confirmer les propos du blog : oui, la jeune fille est belle, et oui l'ami Bear a perdu une dent...


Les cols (l'école) de la frustration

retour sur la cyclosportive Métabetchouan (la chambordoise)

par Sushie Dauphin

Était-ce le fait de ne pas avoir roulé tout le parcours avec la charmante et surprenante Pocahontas, ou d'avoir trop aidé mon prochain au détriment de la course, toujours est-il que pour ma première course de vélo j'ai rarement eu un sentiment aussi élevé de frustration comme j'ai vécu en ce magnifique dimanche matin.
Faut dire que la journée avait pourtant bien commencé, bon dodo, bon déjeuner, la suite logique de l'après déjeuner, c'est à dire, les parties de la grosse presse du samedi qui restent à lire assis sur la huitième merveille du monde, la bol de toilette.
Alors que je rêvassais entre la section voyage et la section affaire, ou je précise, il y a le plus agréable des sudokus du Dimanche, j'entends ma blonde qui frappe à la porte et qui me dit "cout donc, t'es pas trop pressé bonhomme, y'é 9 heures et pis ta course est à 10 heures ! Hein, oups, Ho boy, allez lets go mon p'tit Sushi, tu ne vas sûrement pas manquer ce rendez-vous avec tes Bodys Gentlemen du RCC et les autres confrères cyclistes.
Non y faut pas que je rate ce rendez-vous, depuis le temps ou je m'entraînes seulement les fins de semaines, et récolte par le fait même les résultats qui ne me satisfont évidement jamais, maintenant oui maintenant que je peux faire monter l'odomètre de mon Orbéa, je vais enfin voir ce que j'ai dans le ventre et de relever le défi de ce sélectif parcours et aussi, faut l'avouer, me frotter à mes compagnons, un peu comme lorsque nous étions petits et qu'il y avait des concours de celui qui pisse le plus loin.

Bref, après être passé en deuxième vitesse de préparation et aidé de ma blonde et de mes filles, j'embarque dans ma Rabbit et je file. A l'approche de Métabetchouan, alors que je roule (assez vite), je rencontres déjà un peloton de retardataires avec leurs vélos sur le toit, surement une gang d'amateur de Sudoku comme moi. Tous va bien, il est facile de rester dans le groupe, j'espère que c'est ce que je vivrais dans à peu près 1 heure, quand soudain, surgit ma première frustration, merde j'ai pas un rond pour payer ma course..Bon ok je laisse filer le Pak et j'arrête à la caisse de Desbiens, je prend l'oseille et je chasse patate jusqu'à Chambord.
Branle bas de combat, aidé d'une préposée à l'inscription qui m'agrafe mon dossard, j'arrive à la ligne de départ. Salut les copains, je suis content de voir à l'avant deux membres "full patch" comme il disent, du RCC dont notre président dit notre-petit-Virenque-local et Mister Clean, toujours impeccable et même Bear avec sa nouvelle transformation amaigrissante.
Bang le départ est donné et lets go, sa démarre sur les chapeau de roues mais heureusement pour moi qui ne s'était pas réchauffé, nous sommes obligé d'arrêter à cause du train. Je sais pas pourquoi mais le petit Dauphin a apprécier ce court moment de détente et de récupération, mon réchauffement venait d'être fait, maintenant je pouvais passez aux choses sérieuses.
La beauté du sport est que chaque activité a ses propres règles et principes à acquérir et plus on prend le temps de les découvrir, plus on respecte et apprécie l'activité en question. Je dis cela car ayant fait de l'athlétisme et du marathon dans mon "jeune" temps, je découvres aujourd'hui les règles subtiles du vélo qui n'existaient pas dans mes sports d'antan.
Nous revoici en route et ça roule, comme je le mentionnais, apprendre à se positionner dans un peloton c'est un monde a apprivoiser, même si Ti-red m'avait mise en garde quelques jours auparavant, il ne faut pas rester à l'arrière du peloton sans courir le risque d'être largué, et bien ce qui devait arriver arriva. Me voici complètement largué alors que nous venons à peine de franchir le cinquième kilomètre, je n'ai pas le choix, il faudra cravacher. Coup de chance, au même moment un petit groupe constituez de moi, du papa de la belle Audrey, de Pocahontas et de deux autres largués, avons cravaché et réussi à reprendre contact avec le peloton, OUF...
Ok, j'ai eu ma leçon, je remonte le peloton si bien qu'à environ un kilomètre de la première côte de St-André je me retrouves à l'avant du peloton, mon instinct me dit de ne pas rester là ou se loge quelques cannibales d'expérience, alors je positionnes complètement sur le côté du groupe au moment ou nous arrivons à la montée du Village.
Encore une fois, me voici embourbé à esquiver les fissures, les tas de sable et bénévoles qui se trouvent en bordure de la seule rue de St-André, pendant que le groupe, lui, avance à un train d'enfer.
Me revoici donc encore une fois à la case départ et doit recommencer mais cette fois ma petite expérience me dit que ce ne sera pas aussi facile que la première fois..
Sur mon chemin je rejoint mon ami Bear qui semble souffrir en silence, celui-ci prend ma roue et partons vers Lac-à-la-Croix en lichant nos plaies ouvertes. Pendant que nous filons d'une bosse à l'autre nous réussissons à former un pack d'environ cinq cyclistes, le papa de Audrey, Pocahontas, un no body, Bear et moi-même et travaillons de concert pour filer le plus vite possible.
Soudain, après la portion Paris-Roubaix, nous apercevons au loin le désastre en bas d'une côte, un cycliste dans le fossé, d'autres qui se relèves et surtout mon Body Ti-Red qui a été impliqué dans l'accident et semble à première vue un peu amoché également.
Sur le moment la confusion semblait présente autour de nous, j'aidais mon Body à retrouver, ses esprits, sa bouteille d'eau et de vérifier si sa monture était intacte, certain disait que la course allait être reprise à partir de Lac-à-la-Croix, d'autres disait que le peloton avait ralenti et roulait au ralenti, et attendait le regroupement de tous le monde, enfin bref, la confusion régnait à cette endroit.
Je rembarquais finalement sur mon coursier, après avoir vécu mon premier accident de vélo et en pensant que tout ce beau monde se retrouveraient pas trop loin ou à la limite, à la mi-course pour prendre un nouveau départ.
Arriver au rang 02, le fait de ne pas rencontrer le peloton venait confirmer ma conviction et ma certitude que la course reprendrait au village, j'en profitais donc pour prendre mes rations de bouffe, histoire d'être d'attaque pour la deuxième partie de cette cyclo que j'appréhendais très relevé compte tenu des circonstances exceptionnelles du déroulement de celle-ci.
Avant même d'arriver au village, que vois-je, non, non, ça se peut pas..tous le monde repartant dans l'autre direction, incluant mes Bodys. Vous dires à quels point le sentiment de frustration m'a envahi c'est peu dire. En fait cela faisait très longtemps que je n'avait pas mis autant d'énergie à préparer quelques choses pour récolter si peu, si peu de quoi, je ne sais pas mais j'avais le sentiment d'avoir dépensé inutilement mes énergies pour ne recevoir que des miettes.
Mon retour vers Chambord c'est effectuer en broyant du noir et en remontant tout les exploser de cette cyclo et en prenant grand soins que ceux-ci ne s'accrochent pas, un peu comme si j'avais été sur un radeau de secours et je refusais de laisser monter les survivants, comme si tout était de leurs fautes...
Finalement, j'ai terminé cette cyclo avec deux "survivants" embarqués dans le radeau que j'utilisais pour gagné un petit sprint final à trois qui était comme un prix de consolation.
Conclusion: Avec du recul, je reste quand même sur ma faim et tires quelques leçons qui seront utiles un de ces jours. Comme je le disais un peu plus haut, j'ai appris certaines règles intrinsèques de ce sport qui font en sortes que j'aime et j'admire des gars et les filles qui le pratiquent, et plus particulièrement vous mes compagnons les Tit-Red, The Bear et Mr. Clean, je vous lève mon chapeau bien bas et avez toutes mon admiration pour avoir complété cette cyclo, dans mon livre à moi, vous êtes des BIG WINNER.
Vous mes compagnons, je vous pris de m'excusez pour mes propos et attitudes provoqué par ma frustration et qui m'a empêchez de célébrer avec vous ces moments qui sont habituellement si agréable à vivre ensemble.

COMMENTAIRES DE SPHINX

Ben les amis,
J’ai lu avec nostalgie votre description et je me rappelais pourquoi je n’avais pas touché le vélo 10 ans après avoir cessé la compétition. Je pensais sincèrement la cyclosportive une épreuve de performance mais une épreuve où l’on se mesure en toute force égale sans l’esprit de gagner à tout prix, mais je vois que c’est une vrai compétition. Ti-Red se souviendra sûrement de la course de Lac-À-Croix qui est tout simplement une copie de votre description de la cyclosportive.
Je suis probablement trop vieux en expérience de course pour apprécier ce que vous avez vécu. Pour moi cela est du déjà vu que j’ai fuis pendant plusieurs années car il m’empêchait d’avoir du plaisir à rouler et de rester correct et de ne pas vouloir toujours larguer le plus faible. Je ne regrette pas d’avoir fait les cols du fjord, la seule partie intéressante est le contre-la-montre qui m’apparaît intéressant et sécuritaire. Ti-Red à été chanceux, André Harvey à eu moins de chance, roulé à bloc avec des gens qui n’ont pas l’expérience des courses peut s’avérer fort risqué surtout à notre âge. Pourquoi ne pas faire les courses PROCO ?

COMMENTAIRES DE FOX

Ti-Red est un gars brillant et son intelligence lui sert à merveille dans le domaine du vélo. En plus c’est un faux humble qui aime à se diminuer vis-à-vis les autres tout en sachant qu’il est le meilleur.

Il louange les autres membres du RCC (et autres comme Sushi Dauphin) à tour de bras en leurs faisant à croire qu’ils sont très forts et surtout plus forts que lui. Ils ont tous tombé dans le panneau l’un après l’autre comme des caribous jusqu’au moment de courir la cyclosportive de dimanche dernier.

En partant, seul Ti-Red peut se maintenir dans le peloton de tête. Ses amis sont tous largués au départ en se posant des questions sur leurs performances des plus décevantes par rapport à ce que Ti-Red avait écrit à leur sujet. Bear venait de se faire vanter dans le blog. Quelques semaines plus tôt ce fut le tour de Sushi Dauphin et Mister Clean n’a pas échappé à ses flatteries lui non plus.

Et puis, comme il fallait si attendre, nous avons eu droit à un déluge de défaites. « Je suis parti en retard de la maison et ça m’a stressé », « J’étais mal placé au départ », « Des bénévoles m’ont nui sur le parcours » (celle-là c’est la meilleure), « Je me suis asphyxié dans la côte du rang 2 », « Je filais pas aujourd’hui », et j’en passe.

C’est drôle, les meilleurs sont toujours bien placés et même quand ils sont en arrière au départ, ils remontent la tête du peloton en quelques coups de pédales. Aujourd’hui, Ti-Red, qui est définitivement le meilleur cycliste du RCC, n’a plus de problème à se placer dans le groupe de tête, à grimper les côtes les plus abruptes à côté des meilleurs, à rouler très vite et même à sprinter ( Il a battu Yvan The Terrible sur la ligne d’arrivée). Il est évidant que Ti-Red aurait fini dans le peloton de tête n’étant de sa malheureuse chute. Et pourquoi pas un podium ?

Tenez-vous le pour dit, ne croyez plus les flatteries de Ti-Red et vous ne serez plus déçu de vos résultats.

P.S. Il y a quelques années lors d’une course à Lac-à-la-Croix, alors que Ti-Red recommençait le vélo, je lui avais dit de prendre la roue de Serge Boily au départ et qu’il finirait deuxième. Il avait écouté mon conseil, mais au bout de 50 pieds il était déjà rendu en arrière du peloton. Serge avait parti trop vite à son avis. Depuis, le talent de Ti-Red est ressorti, mais pour qu’il ressorte il faut en avoir. Lui ça lui sort par les oreilles le tabarnacle !

mardi 12 août 2008

LES COLS DU FJORD

8 AU 10 Août 2008, 360 km moyenne 30

Par : The Sphinx

Je fus le seul représentant du Club à cette édition des cols du Fjord qui a regroupé 84 cyclistes. Les cols du Fjord sont à mon sens une épreuve physique importante mais tout à fait réalisable par tous les membres du club, même les honoraires, je vous invite donc à le faire car le paysage est tout à fait extraordinaire et ce qui ne gâche rien l’ambiance est convivial. Tout le monde se parles et personnes se prend au sérieux tous sont là pour vivre une randonnée qui en demande mais qui est fortement enrichissante.

Comme vous m’aviez tous laissé tombé même Big Mac qui m’a fait languir juste qu’au dernier jour et qui a préféré, vous savez qui… Bien, je me suis trouver son homonyme Marc Villeneuve que j’ai baptisé Pic Bois, Marc est un ébéniste de Sainte Pie de Bagot (près de St-Hyacinthe) et est née à Sainte-Rose Du Nord. C’est étrangement le clone de Big Marc mais plus mince avec la mèche un peu plus longue mais pareille, quand y en plus, y en a encore. De plus comme Mr. Clean m’avait aussi « floché » pour sa fameuse cyclo-sportive je l’ai remplacé par Patrick Lebrun (Pat) un dentiste de Brossard qui comme dirait Pic Bois à toujours une dent de trop. En fait j’ai fait leur connaissance le soir premier car pour la première étape, je me suis retrouvé en tête avec Jean-François Côté (Jeff), Rémi Lemieux (Ti-Pet) et 4 jeunes recrus d’une vingtaine d’années, nous sommes arrivés 7 à La Baie. Nous pouvions à ce moment faire une boucle au lac à la Poche, on est finalement parti 3, un col qui atteint 17% à certain passage et descente sinueuse comme aime Ti-Red. Nous sommes retournés sur la route en pleine puissance et nous avons chassé les lièvres pour employer l’expression de Jeff, puis nous avons rejoint Nathalie (conjointe de Jeff) un petit bout de femme impressionnante qui roule bien et droite, elle roulait avec deux gars que j’ai plus connus le soir, Pic bois et Pat.

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Rendu à Rivière Éternité les premiers nous n’avions pas pris de ravitaillement, moi je n’avais qu’en partant de Chicoutimi un demi bidon car le premier ravitaillement était à La Baie (30 Km). Comme nous étions en avance et que la voiture était derrière nous et qu’il faisait froid, Jeff et Ti-pet on eu la bonne idée de descendre à la statue de Baie Éternité pour passer le temps, seulement 7 km de descente et on remonte, ben je les ai suivi, HOSTI. Avant de monter la dernière côte pour se rendre à la station du Mont Édouard on à passé par le dépanneur, c’était le temps, 110 km de cols 31 km de moyenne, j’étais crevé. Par chance nous avions au forfait une séance à Édouard Des Bains, tout à fait extraordinaire et relaxant. Puis le 5 à 7 au sommet et un bon souper, bien logé j’ai dormi comme un bébé.

La deuxième étape s’est amorcé sous la pluie dès le départ, Ti-Pet étant en retard je suis partis avec Nat, Pic et Pat, nous avons roulé 32-35 jusqu’à Sagard, le deuxième ravitaillement mais quelle malchance comme nous étions en train de collationner et se dire que la pluie pourrait peut-être cesser. Jeff et Ti-Pet qui arrivent, vite on repart on va perdre notre chaleur, misère ils ont tenu un rythme de 40-45 juste qu’à St-Siméon pas moins d’une trentaine de km, j’étais à boute, pas seulement moi mais, ces deux là ont vraiment une coche de plus et hier ils m’avaient totalement épuisé. Mais de St-Siméon à Baie St-Catherine ils ont été sages, car c’est sans doute la portion la plus dure, beaucoup de côtes et des vallons. Quelle joie d’arriver à Tadoussac sous un beau soleil. Bière et chips sur la plage, buffet gastronomique, Manon et Sophie qui sont venus me rejoindre j’étais au paradis.

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La dernière journée, bien que le parcours soit dur et long, 130 km, fut ma préférée le paysage est tout à fait extraordinaire le long de St-Marguerite, puis la boucle à St-Rose vaut le détour et la montée, quel vue imprenable sur le fjord, assis sur le quai, pas de vent et un soleil radieux.

Vraiment, l’an prochain il faut s’organiser un groupe, c’est une expérience à ne pas manquer, demander à Clean et Big Marc.

dimanche 10 août 2008

Ma première Chambordoise

Chambord-Lac-À-La-Croix et retour. 85 km. 35 moy. 22 C

par Ti-Red
J'ai participé à ma première course depuis au moins cinq ans et, compte tenu des circonstances, je suis plutôt fier de mes performances. C'est Mister Clean qui m'a convaincu de m'inscrire à la Chambordoise, une cyclosportive de 85 kilomètres organisée de main de maître par Claude Laroche du club cycliste de Roberval.
On était environ 160 cyclistes au départ, à Chambord. Je dois avouer que, en apercevant les meilleurs coureurs de la région, j'avais un peu la chienne, ce qui se manifestait par une envie permanente de pisser (nervous piss). On a beau être vieux et n'avoir rien à prouver, on espère toujours avoir la force de rouler dans le peloton, pour vraiment vivre le feeling de la course.
Dès le départ, j'ai compris que le ticket pour le peloton ne serait pas donné. Comme dans toutes les courses, les plus forts se sont appliqués à faire le ménage pour distancer les faiblards (et réduire les risques de chute). Dans la première montée, j'ai vu les autres membres du prestigieux RCC se faire larguer et j'étais tenté d'aller les rejoindre. J'ai cherché des yeux mon ami Sushie Dauphin mais il n'était pas là. Par manque d'expérience, il s'était placé à l'arrière du peloton, et l'élastique a cassé... Dans une course, il faut constamment lutter pour être bien placés dans le peloton. Le problème, c'est que les meilleures places sont aussi les plus convoitées.
Heureusement, avec les nombreuses côtes abruptes, c'était un parcours tout tracé pour les grimpeurs. Même si le rythme était élevé dans les montées, j'avais le temps, une fois sur le plat, bien caché au cœur du peloton, de reprendre mon souffle... jusqu'à la prochaine côte. J'avais de bonnes jambes, un moral d'acier, un vélo propre, des lunettes neuves, et je me suis mis à croire à mes chances de finir dans le pack. Sauf que...
Au plus vite de la plus longue descente, un coureur a heurté une roue à 75 km/heure, et son vol plané était de toute beauté ! Mais je ne l'ai jamais vu retomber... Je me suis retrouvé dans un fossé, la face dans l'herbe, les lunettes cassées... Tout ce que je me souviens, c'est d'avoir heurté mon ami Louis Potvin, un autre malchanceux qui a chuté en cascades comme dans un jeu de domino.
J'avais quelques ecchymoses, une douleur aux côtes, mais rien de cassé. Dopé à l'adrénaline, j'ai redressé mon guidon et ma selle, rembarqué ma chaîne, puis j'ai repris la route comme si de rien n'était. Un groupe de chasse s'est aussitôt organisé pour tenter de rejoindre le peloton, une mission totalement vouée à l'échec et extrêmement pénible. Car s'il est difficile de garder sa place dans le peloton, c'est dix fois pire de vouloir y retourner une fois largué -- d'autant plus que, règle générale, les meilleurs rouleurs sont à l'avant, pas à l'arrière...
On était une bonne vingtaine de cyclistes dans le groupe de chasse et, de ce nombre, j'en ai remarqué deux qui ressortaient du lot. À commencer par Pocahontas, la jeune fille de 18 ans de Roberval dont André Bear Ouellet m'avait parlé. Aussi grande, belle et racée que Audrey Lemieux, il s'agit d'un véritable phénomène qui a fini première chez les femmes. À chaque fois que quelqu'un criait "Let's go les gars"... elle répliquait : Et les filles ? Puis elle se plaçait à l'avant du peloton pour crisser un coup qui faisait des victimes à tous les tours.
L'autre phénomène est Sébastien Brassard, un informaticien de 210 livres qui s'entraîne avec le petit Maxime Girard, le gagnant de la course. Il a donc l'habitude de souffrir... Fort en gueule, il encourageait tout le monde et, malgré son poids, il arrivait toujours parmi les premiers au sommet des côtes, à force de courage et de volonté. Il incarne parfaitement l'expression avoir du chien -- mais un gros chriss de chien de 210 livres !
Après la longue descente de cinq kilomètres précédant l'arrivée, j'ai pris l'initiative de lancer le sprint et, avant le dernier droit, je me suis retourné pour voir mes poursuivants. Il y en avait un seul, et pas le moindre, Yvan the Terrible Truchon en personne, que j'ai eu l'honneur et la fierté de battre au sprint !!!
Bon joueur et parfait gentleman, il est venu me féliciter après la course :
-- Et comment tu tu sens, mon Dan, après ta chute ?
-- Pas si mal. J'ai un peu mal aux côtes, aux bras, aux jambes, à la tête, au coeur, aux dents et aux oreilles, mais à part ça, ça va.
-- Ma blonde, Cécile, avait peur que tu perdes conscience après l'arrivée. Elle dit que tu étais blanc comme un mort.
-- Pour ta battre, Yvan, j'étais prêt à mourir. J'ai même vu le tunnel noir...
Pieux chevalier du sport, Yvan a bien aimé l'idée que j'avais frôlé la mort pour gagner le sprint. Je n'ai pas osé lui dire que j'étais blanc à cause de la crème solaire. C'est beaucoup moins héroique. Et poétique.

TÉMOIGNAGE DE MISTER CLEAN

Sans doute avez-vous lu le résumé de Ti-Red et sa très belle performance. Voici ce qui concerne ma prestation à cette épreuve vallonneuse (le mot est faible).

Dans les jours précédant la course, j’apprends que Jean Lemieux (père d’Audrey), veut faire mieux que moi cette année. Il n’a pas digéré ma prestation de l’an dernier. Où plutôt sa prestation par rapport à la mienne. Mon ambition est donc d’asseoir ma suprématie sur ce très intense Johnny Boy.

Dès le départ, Johnny Boy s’accroche au peloton de tête. Pour ma part, je ne peux m’y accrocher, mais je me retrouve dans un groupe qui veut travailler fort. Le costaud Sébastien Brassard, l’élève cycliste de Maxime Girard, est aussi de la partie et nous menons ce groupe d’une douzaine à trois ou quatre rouleurs. Quelques uns sont largués, quelques autres se joignent à nous à notre passage. Ainsi, « M. Véloroute » (David Lecointre), s’accroche et roule dans notre groupe.

Dans la descente de St-André vers Métabetchouan, les bénévoles et les voitures arrêtées nous demandent de ralentir. Une chute est survenue dans le pack de tête. J’aperçois alors Ti-Red un peu plus loin sur la route. Lui aussi se joint à nous. J’apprends alors qu’il fait partie des tombés, mais que les séquelles sont bénignes au point où il peut continuer sa course. Nous voilà donc repartis, avec Ti-Red dans mon peloton (WOW!).

À l’approche de la côte du Rang 2 de Lac-à-la-Croix, je veux sortir du peloton pour ne pas avoir à freiner dans la descente et monter en tête. C’est d’ailleurs ce qui se produit mais à la fin de la montée, j’ai le cardio dans le plafond, et le peloton me dépasse sans que je ne puisse m’accrocher. Il reste un cycliste avec moi mais nous n’arrivons pas à rattraper le groupe.

Ce doit être ça qu’on appelle la « chasse patate ». En remontant vers St-André, je fais un bout avec le jeune coureur cadet de Proco, Olivier Boutin, qui ne peut se rendre au village avec moi. Je dépasse Benoît Lacoursière, un largué du peloton où j’étais, en lui disant « envoye embarques! » mais il est crampé et ne peut m’aider. À peine quelques mètres plus loin, c’est Vittorio Rosamiglia que je passe, et qui tente de s’accrocher. Je le laisse quelques kilomètres après le village de St-André, dans une petite montée qu’il n’arrive pas à monter avec moi.

Et je roule seul vers l’arrivée, sur le gros plateau en me fouettant au maximum.

Je passe la ligne d’arrivée seul. Je regarde mon chrono qui m’indique 2 :45h. J’attends la publication des tempos officiels.

Je crois toutefois que j’ai amélioré mon temps sur celui de l’an dernier, mais ma stratégie pour la côte du Rang 2 aura été un échec.

Je vois les participants restants arriver, et « M. Véloroute » est parmi eux. J’aurais donc fait un meilleur temps que lui, c’est au moins ça.

Quant à Jean Lemieux, cette année il a fait mieux que moi. Il a donc pu savourer sa vengeance sur l’an passé. Ce n’est que partie remise mon Johnny Boy!

ÉPREUVE DE CONTRE-LA-MONTRE DISPUTÉE LA VEILLE

Toujours dans le cadre de la cyclosportive « La Métabetchouane », une épreuve de contre-la-montre en équipe de deux était organisée samedi le 9 août, la veille de la course sur route. De type « gentlemen », les équipiers de plus de 45 ans donnaient des minutes de bonification qui étaient déduites du temps réel fait par l’équipe. Dans cette optique, j’avais recruté l’ÉQUIPIER, notre cher Yvon Fortin de 69 ans (qui nous donnait 2 minutes et 24 secondes). Ces minutes et secondes de bonification viennent modifier les temps réels et peuvent bouleverser substantiellement un classement. La qualité des équipes aussi.

Nous nous rejoignons donc au Centre communautaire de Chambord, Yvon et moi. Chanceux, nous bénéficions de l’indéfectible support de Louise, l’épouse d’Yvon, qui sera notre photographe.

Nous faisons une reconnaissance du parcours, peut-être un peu vite, et nous attendons le départ. L’occasion nous est donnée de voir les autres équipes; certaines sont venues pour s’amuser et d’autre semblent être venues pour gagner. Il fallait voir le chicoutimien Sylvain Thibault avec son vélo de contre-la-montre et son casque profilé, s’échauffer sur un rouleau qu’il a apporté pour l’occasion. Il était accompagné de Réjean Asselin. Ils sont forts, et ils ont l’air sérieux. Il fallait aussi voir les frères Dallaire (Denis et David) d’Alma, ainsi que Simon Thibault et la jeune coureuse junior Évelyne Gagnon, elle aussi dotée du vélo muni d’extensions de guidon et d’un casque profilé. Pour eux aussi, ça semble sérieux en tout cas.

Quant à Yvan The Terrible, il avait choisi Lucien Fortin de Lac-Bouchette comme équipier (Lucien est un bon cycliste de plus de 60 ans, et Yvan a, lui aussi, plus de 45 ans). Seront-ils les hommes à battre?

Dans une optique d’épreuve sociale et ludique, j’attendais le duo formé de Fox et Lady, qui ne se sont pas présentés. J’aurais aussi pensé que Maxime Girard pourrait faire l’épreuve avec son père Michel, mais ils n’y étaient pas.

Nous prenons donc notre rang de départ, le douzième sur dix-huit équipes. Nos successeurs sont des jumeaux, les frères Guillaume et Philippe Dumais-Beaulieu de Lac Bouchette. Deux étudiants universitaires, jeune vingtaine, qui en sont à leur première saison à vélo. Pas loin dans la file, il y a aussi J-F Boily et Renée-Claude Guy (alias Pocahontas), qui a 17 ans et qui en est, elle aussi, à sa première saison. Ces deux équipes sont mes découvertes de la journée : les jumeaux nous ont doublé alors qu’ils étaient partis 30 secondes après nous (pour un vrai chrono de 19 :40), et Renée-Claude tient très bien la roue de J-F Boily, prenant même ses relais (dans son cas, j’étais déjà ébahi avant même sa performance éblouissante à la course sur route du lendemain).

Et quel temps avons-nous fait? Un beau 19 :46, qui a été pondéré à 17 :22, pour une neuvième place sur 18 équipes.

Et le « vrai » meilleur temps? Celui des frères Dallaire d’Alma, avec un chrono de 16 :45.

Et les gagnants? The Terrible et Lucien, qui ont fait 19 :23, pondéré à 16 :20, vu leurs âges vénérables.

Mais surtout, quelle atmosphère agréable avant, pendant et après. Même si le calibre était élevé, les sourires y étaient, ainsi que les discussions amicales. Reste à voir si cette épreuve sera de retour l’an prochain? Avis aux intéressés!

jeudi 7 août 2008

Le goût du sang

Lac-À-La-Croix et véloroute, 70 km. 33.5 moy.
par Ti-Red

J'ai roulé avec André Bear Ouellet aujourd'hui. On ne s'était pas vu depuis le printemps. On s'est donné rendez-vous à la Friperie à 13 heures où X-Large nous attendait avec son nouveau vélo, un Devinci Léo 3 équipé en Sram Red, la vedette de l'heure.
Après une aussi longue absence, je savais que Bear ferait tout pour nous montrer qu'il n'avait pas perdu sa forme. Et sa démontration fut éloquente. Il est effectivement en très grande forme.
Sans doute parce que c'était ma troisième sortie d'affilée, j'ai eu mal aux jambes durant tout le trajet. J'ai serré les dents du début à la fin. Dès les premiers coups de pédale, j'ai su que la sortie serait longue, très longue... Quand on n'a pas de jambe, on le sait tout de suite, et les autres s'en rendent compte très vite aussi. Il suffit de baisser le rythme d'un seul petit kilomètre pour réveiller chez l'ennemi le goût du sang...
J'ai rarement vu le gros ourson peser autant sur les pédales, complètement sourd aux doléances de X-Large qui lui a demandé à quelques reprises de baisser le rythme. Par exemple, dans le bout droit avant la côte du rang 2, il a monté le rythme de 10 km/heure. Bien couché dans sa roue, je me suis permis un commentaire :
-- On roule à 49 depuis tantôt. Tu pourrais faire un petit effort pour pogner le 50, ma grosse vache !
Le message a été bien compris. Il a grimpé le compteur à 55 et, avec un sourire carnassier, il m'a refilé le relais... Heureusement, X-Large était largué et, bon prince, j'ai eu la délicatesse et la bonté de l'attendre.
-- T'es en super forme, mon André.
-- Merci. C'est bien gentil. Toi-aussi, t'es en forme.
-- Ben non, ben non.
Je croyais que son but était atteint : m'entendre dire qu'il était en forme. Mais il avait toujours le goût du sang. Sans doute le désir de venger toutes les fois où c'est moi qui l'a fait chier... Il s'est même permis -- et c'est une première -- de traverser le centre-ville de Métabetchouan à 50 km malgré le traffic et la chaussée défoncée. J'ai proposé une trève:
-- On va arrêter 5 minutes au Rigolet. X-Large a besoin de repos...

On est resté au moins 15 minutes au Rigolet et je serais encore là si j'avais pu. Pendant que je me rinçais l'œil en admirant les naïades sur la plage, mon ami X-Large, toujours affable, et sans aucune arrière-pensée, a complimenté à son tour le gros ourson pour sa super forme :
-- Et t'as sûrement perdu du poids. T'es tout mince.
Bear roucoulait comme un gros chat.
-- J'ai aussi perdu une dent, a-t-il répondu en ouvrant la bouche pour nous montrer le trou dans son sourire.
J'ai alors compris pourquoi il roulait aussi vite : il a une dent en moins ! En vélo, tout est une question de poids. X-Large s'est payé une nouvelle monture de 8 mille dollars pour sauver quelques grammes, alors qu'il aurait obtenu les mêmes résultats en laissant ses dentiers à la maison.
Pourquoi j'ai toutes mes dents, moi, sacrement ?
La vie est injuste.

mardi 5 août 2008

Du jus de boyau

Lac-vert classique. 65 km. 34.5 moy.
groupe : Sphinx, Big Marc, M. Clean, Méphisto, Ti-Red


par Ti-Red
Harold Méphisto Lavoie est de retour en ville.
Après avoir passé les derniers mois à son chalet au nord du lac, il s'est présenté tout heureux à la Friperie. Il n'avait pas roulé avec nous depuis au moins deux mois, et je me souviens que ses deux dernières sorties n'avaient pas été un succès. Il avait fait une crevaison au bout de dix kilomètres et, comme c'est le seul cycliste d'Alma qui roule sur des boyaux, personne n'avait pu le dépanner.
Comme d'habitude, même si tout le monde adore Harold, personne ne voulait prendre sa roue, parce qu'il n'est pas de taille à nous cacher du vent, et c'est finalement le Sphinx qui en a hérité, après avoir tenté en vain de se défiler.
-- On fait quel trajet ? a demandé Mister Clean.
Comme il faisait soleil pour la première fois depuis un mois, on a décidé de s'éloigner d'Alma et de rouler en direction d'Héberville ou de Lac-À-La-Croix. J'ai proposé un Lac Vert classique par le rang St-Isidore. Il y a une dizaine d'années, avant la véloroute et l'autoroute 70, c'était pratiquement le seul parcours pour les cyclo-sportifs. Yvon Monon'cle Fortin, qui n'aime pas la diversité, l'a déjà fait 125 fois dans une seule saison.
-- Vu que c'est ma fête, dis-je, c'est moi qui décide !
-- C'est vraiment ta fête ? a demandé Big Marc.
-- En fait, c'était hier.
-- Sérieux ? Je te crois pas.
-- Comment ça, tu me crois pas ?
-- Tu me niaises.
-- Pourquoi j'aurais pas le droit, sacrement, d'avoir un anniversaire comme tout le monde !
-- Moi aussi, dit-il.
-- J'ai pas dit le contraire...
-- Non, moi aussi c'était ma fête.
-- Sérieux ? Je te crois pas.
-- Je te jure.
Je l'ai accroché par son casque pour lui faire la bise et lui souhaiter bonne fête. Il a tenté maladroitement de me repousser mais j'ai insisté. En 49 ans, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui a son anniversaire la même date que moi. On se connaissait depuis des années sans s'en douter. Incroyable. Au fond, ça fait peur...
Mais cet étrange hasard n'a pas semblé émouvoir les autres membres du groupe qui ont pris la route pendant que Big Marc et moi essuyons nos larmes. Le peloton a rapidement pris sa vitesse de croisière sur la rue Du Pont. Au bout de vingt minutes, Méphisto n'avait pas encore fait de crevaison. J'ai partagé mes inquiétudes avec le Sphinx.
-- Je me demande quand Harold va faire un flat ?
-- D'habitude, il ne traverse pas Héberville, a répondu le Sphinx.
Méphisto a compris que l'on parlait de lui.
-- Inquiétez-vous pas, les gars. Je n'ai pas fait de crevaison depuis deux mois.
Deux kilomètres plus loin, un peu avant Héberville, un étrange phénomène s'est produit. Un liquide verdâtre semblait jaillir du maillot de Méphisto comme des gouttes de sang. Durant une seconde, je me suis demandé, en voyant les gouttes de sang vert, s'il était méphisto pour vrai...
-- Qu'est-ce qui se passe ? s'est interrogé le Sphinx. On dirait que tu perds de l'huile.
Méphisto a vérifié si son bidon coulait puis il a fouillé dans ses poches de maillot. Rien ne semblait anormal.
-- Non, y'a rien qui coule, répondit-il.
Le Sphinx s'est redressé sur son vélo :
-- Écoute, je suis pas fou. J'en ai plein la face, je vois plus rien !
Méphisto a soudain réalisé ce qui se passait :
-- J'ai une crevaison, chriss de kaliss !
Il s'est rangé sur l'accotement en blasphémant.
Les gouttes visqueuses étaient en fait une sorte de liquide que Méphisto verse dans ses pneus -- du jus de boyau -- pour colmater les crevaisons (photo). On n'arrête pas le progrès.
-- Ça pas l'air très efficace, fit remarquer le Sphinx a essuyant la graisse dans ses lunettes.
-- J'espère que ça coûte pas trop cher, ajouta Big Marc.
-- Qu'est-ce que ça goûte ? demandai-je au Sphinx.
-- C'est pas mauvais...
On est reparti sans Méphisto qui avait besoin de calme et de temps pour changer son boyau. On l'a revu vers la fin du trajet et il avait une drôle de mine. Les traits figés, le regard vitreux... Il semblait comme en transe, et des traces verdâtres étaient visibles aux commissures des lèvres. J'ai soudain compris pourquoi il voulait toujours rester seul pour réparer ses crevaison...

samedi 2 août 2008

J'ai roulé sur Ocean Drive

par Ti-Red

J'ai roulé 4,500 kilomètres depuis le début de la saison, seulement 200 de moins que l'an dernier à pareille date. C'est quand même assez incroyable d'avoir roulé autant avec le temps qu'il fait. Jacques Brassard a de quoi se réjouir : depuis que les scientifiques dénoncent le réchauffement climatique, il n'a jamais fait aussi frette.
Cette saison, j'ai roulé une seule fois à plus de 30 degrés, et c'est dans l'état de New-York, jeudi dernier. Il faisait 95 degrés Fahrenheit comme on dit aux États-Unis où tout est big, même la température.
Ce sont les enfants qui voulaient aller quelques jours à New-York. J'avais apporté mon vélo au cas où, et l'occasion ne s'est présentée qu'une seule fois. Les deux premières journée, à Manhatan, l'idée de faire du vélo ne m'a jamais effleuré l'esprit. J'étais trop occupé à engueuler les enfants qui cherchaient à me ruiner en courant les boutiques. Mais la troisième journée, on s'est éloigné de la grande ville pour s'approcher de la mer. On s'est arrêté dans le petit village de Keansburg entre New-York et Atlantic City. Ma blonde et les enfants avaient hâte de se baigner dans l'océan, et moi j'ai eu l'idée d'aller rouler sur Ocean drive, une mignonne petite route qui longe la mer. (voir la carte)
En sortant le vélo de la valise de l'auto, j'ai réalisé que j'avais oublié mon cuissard, mon casque et mon maillot à l'hôtel. Ma blonde a tout de suite pensé que j'abandonnais mon projet et que j'irais me baigner avec la famille. C'était bien mal connaître la nature humaine. En fait, rien ne peut arrêter un homme qui est déterminé à fuir sa famille ! C'est d'ailleurs la question existentielle que se posent constamment tous les cyclistes, surtout quand ils roulent au froid ou sous la pluie : mais qu'est-ce que je fuis, ostie ?
À défaut de cuissard, j'ai enfilé mon maillot de bain Speedo brun foncé.
-- Tu vas pas rouler avec ça ? s'est interrogée ma blonde avec une moue de dégoût.
-- C'est pas pire que les triathlètes qui roulent en maillot en sortant de l'eau.
-- Un coup parti, tu devrais tracer des numéros au stylo-feutre sur tes cuisses. Ça ferait plus vrai. (photo)
Pas bête, comme idée, sauf que je n'avais pas de stylo. Je n'avais pas non plus de combinaison une pièce (onesuit) comme les triathlètes. J'ai même été obligé de garder ma chemise parce que mon fils, malgré les menaces, refusait de me prêter son t-shirt I love New-York (à 2$ du t-shirt à Manhattan, j'aurais dû en acheter une caisse).
Pour tout dire, quand j'ai vu mon reflet dans la vitre de l'auto, j'ai eu honte... Avec ma barbe de trois jours, mon Speedo brun et ma chemise orange, j'avais l'air d'un itinérant. Il faut dire, par contre, que je n'étais pas à Paris mais aux États-Unis et, comparé à la moyenne des américains, j'avais encore l'air d'une carte de mode. D'ailleurs, je n'ai pas vu un seul être vivant dans tout l'état qui pesait moins de 200 livres, les enfants et les chiens y compris.
Après avoir rempli mes deux bidons avec l'eau que j'avais apporté pour les enfants, je suis parti à l'aventure sur Ocean Drive, tête nue, cheveux au vent, la peau dégoulinant de crème solaire. Même si la route longe la côte, on voit rarement l'océan à cause des hôtels, des condos et autres résidences de millionnaires qui font paraître la maison de X-Large pour une niche. J'ai roulé 20 km en ligne droite -- et j'ai compté au moins 65 Dunkin's Donuts -- avant de retourner par le même chemin.
Durant tout le trajet, je n'ai aperçu qu'un seul cycliste, une femme d'une cinquantaine d'année que j'ai rattrapée. Elle roulait sur un Colnago de l'année, toute vêtue de blanc comme Mister Clean. J'ai pas eu le temps de bien évaluer mais, à vue de nez, son face lift et ses faux seins devaient valoir dans les vingt mille.
Elle a sursauté quand je l'ai doublé puis elle a décidé de me suivre mais en gardant ses distances. J'imagine que, par orgueil, elle ne voulait surtout pas se faire distancer par un clochard. Elle devait penser que j'arrêterais à la prochaine poubelle... J'ai tenté de lier connaissance :
-- You have a beautiful bike...
Elle a tourné à droite dans la première rue, complètement affolée.
Il faut dire que j'avais lâché mes guidons pour boire une gorgée d'eau et, avec ma main libre, je me massais le scrotum et les testicules, extrêmement irrités par le Speedo... Il faut dire aussi que, en posant les roues du vélo, j'avais un peu frôlé la chaîne, et les taches d'huile s'étaient mélangées à la sueur et la crème solaire. Bref, rien pour séduire les bourgeoises.
Tout ça pour dire qu'il ne faut jamais se fier aux apparences. La prochaine fois que j'aperçois un hurluberlu sur la véloroute, je vais me dire que c'est peut-être un journaliste du New-York Time en vacances, qui a oublié son cuissard à l'hôtel. Qui sait ?
Donc, à cause de mes couilles irritées, je suis retourné à l'auto plus vite que prévu, et j'ai fait croire à ma blonde et aux enfants que j'avais hâte de les retrouver. J'ai couru jusqu'à la plage pour sauter dans l'océan, et je suis ressorti aussi vite parce que l'eau était glaciale et remplie de méduses géantes (autre effet du réchauffement climatique).
En comptant la course jusqu'à la plage et ma baignade, on peut dire que j'ai fait une sorte de petit triathlon. Au fond, c'est pas si dur que ça. L'an prochain, je songe à m'inscrire à l'Ironman.