Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

lundi 5 mai 2008

Des électrons libres

Larouche-Lac Vert. 70 km. (32 k/h moy) 14°C

par Ti-Red
Le cyclisme est le seul sport individuel qui se pratique en groupe ! Et c'est ce qui contribue à la beauté de ce sport où se confondent et se mélangent l'effort solitaire et l'esprit de troupe. Sauf que certains athlètes sont trop individualistes pour rouler en groupe, pour accepter de se conformer aux lois du peloton. C'est ce qu'on appelle familièrement des osties de fatigants ! Généralement, ils sont trop pissous pour s'inscrire aux courses, mais ils aiment bien se montrer les plus forts dans les randonnées.
Le phénomène est inévitable dans la mesure où les routes sont publiques et que l'accès au peloton est libre et gratuit. Et en attendant que le gouvernement Harper légifère pour mettre de l'ordre dans le cyclisme, rien ne peut empêcher les osties de fatigants de miner l'harmonie du peloton.
Aujourd'hui, la randonnée en groupe aurait été parfaite -- on ne demande pas grand chose, juste la perfection -- sans la présence d'un jeune cycliste de 20 ans, très gentil au demeurant, qui roule avec les autres comme s'il était tout seul. Un pur concentré de ce qui se fait de pire et de plus détestable dans un peloton : il quittait son rang, partait seul en tête, montait le rythme, s'échappait dans les montées, roulait au milieu de la route...
J'ai bien tenté de lui rappeler les consignes mais en vain.
Ça m'a rappelé un cycliste de Métabetchouan qui s'était joint à notre groupe lors d'une randonnée d'automne entre Alma et Roberval. Il quittait son rang, partait seul en tête, etc... À bout de patience, je lui avais poliment demandé de rouler comme les autres...
-- Pas question, dit-il. Je suis un électron libre.
Ça s'invente pas : un électron libre...
-- Écoute-bien, mon électron... On est une gang d'amis qui fait du vélo ensemble pour le plaisir. On se téléphone et on se donne un lieu de départ. Est-ce que on t'a téléphoné ?
-- Euh... non.
-- Alors tu roules comme nous-autres ou tu décrisses...
Il a finalement décrissé... À un bon rythme à part de ça. Pas de doute là-dessus, c'était un bon électron...
Mais aujourd'hui, je n'ai rien dit. C'est Harold Lavoie qui s'en est occupé :
-- Hey, tu roules au milieu du chemin. On va finir par se faire frapper à cause de toi. Garde ton rang, sacrement, c'est pas compliqué­...
C'était sans doute compliqué parce qu'il n'a pas gardé son rang.
-- On perd notre temps, a laissé tomber Claude Asselin, il ne comprendra jamais rien.
C'est bien vrai, mais tant que les routes seront publiques et que le gouvernement Harper...

Notes de Patrice : les électrons libres ne font pas bon ménage avec les atomes stables.


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