Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

vendredi 2 mai 2008

Le mon'oncle des États

Alma-Lac Samson. 60 km. (33.5 k/h moy) 10°C

par Ti-Red
En début de saison, quand la forme n'est pas là, le dernier que l'on veut voir apparaître au point de départ, c'est un cycliste comme Yvon Fortin qui arrive tout droit des États-Unis. Alors qu'on a du mal à rouler deux fois par semaine à cause du mauvais temps, Yvon débarque des States avec 25,000 km dans les jambes et un moral d'acier. Homme d'affaires à la retraite, Yvon passe l'hiver en Floride, ce qui lui permet de rouler à l'année.
Et comme le mon'oncle des États de mon enfance, Yvon revient au Canada avec des gadgets inusités qui en mettent plein la vue. À commencer par son guidon en carbone Cinelli peint à la main (édition limitée) qui vaut le prix du vélo à André Ouellet. Sans parler de son petit miroir de style dentiste, fixé à ses lunettes, qui lui permet de surveiller la circulation derrière lui. Et sans oublier son vélo Scott Addict de 14 livres (made in USA) qui coûte le prix de la maison à André Ouellet.
D'ailleurs, Yvon a toujours eu des vélos exceptionnels, et il a été le premier dans la région à payer plus de dix mille dollars pour une bécane à l'époque où les meilleurs Marinoni se vendaient trois milles.
Je n'ai jamais revu un vélo aussi racé que son vieux Corima jaune avec ses roues en carbonne qu'il avait cassées la première semaine dans un trou du rang Caron... Ou son Vitus en aluminium (le premier cadre inventé et construit en aluminium) qu'il utilisait pour faire du rouleau durant l'hiver.
Parfait gentleman, Yvon ne fait rien comme les autres, et c'est le seul cycliste que je connais qui nomme ses vélos par la marque, comme si c'était leur prénom.
-- J'ai roulé avec Vitus hier. Il est moins lourd que Corima. Mais je préfère Time.
Et aujourd'hui, avec son ami Scott, Yvon a survolé le peloton. Il est au moins deux coches plus en forme que Pierre Landry, Alain Dauphin et moi qui n'étions pas capable de maintenir son rythme. Le plus étonnant, c'est qu'il fait mentir toutes les lois du cyclisme : il roule dur (son petit plateau n'a jamais servi), il ne boit même pas une goutte d'eau, et se tient le corps bien droit dans le vent. Mais le plus étonnant, ce n'est pas ça. Le plus étonnant, c'est qu'il a 70 ans, sacrement !
Véritable phénomène, cette force de la nature a remplacé le Gatorate depuis longtemps par une mystérieuse boisson des États (la Duff, je crois), ce qui a contribué à faire de lui un surhomme, ou plutôt une sorte de mutant qui ne semble pas ressentir la souffrance et la douleur comme le commun des mortels. D'où cette réplique désormais célèbre qu'il avait lancé à un cycliste qui se plaignait de sa vitesse excessive :
-- Désolé, je n'ai pas fait exprès. Je n'arrive pas à me faire mal.
Nous, on a mal, Yvon, on a très mal...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

la bibitte c est mon ami, mon mari et je suis son supporteur, car comme cognac je le suis partout avez vous vu ses yeux a la coupe des nations ce dimanche du 08 juin 08, il en donnerais beaucoup pour avoir encore 20 ans merci et bonne chance a votre blog très très amusant, peut etre une future cycliste