Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

mercredi 3 septembre 2008

Une chevauchée cauchemardesque

Par Fox.
Louis Bertrand est venu à Saguenay mardi pour finaliser l’émission d’une heure sur la Coupe des Nations qui sera diffusée sur les ondes de RDS le 11 septembre.
Il voulait en même temps aller pédaler le circuit de la 2e étape de la Coupe des Nations qui passait aux Portages des Roches et dont il trouvait le parcours bucolique. J’ai donc apporté mon vélo pour l’accompagner.
Je me suis changé dans sa chambre d’hôtel et c’est là que j’ai vu que son taux de gras était très inférieur à la moyenne des membres du RCC. Deux camps d’entraînement en Virginie au printemps avec le groupe Centrifuge, 9500 km au compteur, dont la plupart avec des coureurs, et me voilà parti avec ce chic type qui m’appel affectueusement « Roge ».
Nous partons du Holiday Inn pour faire le circuit à l’envers de la course. Je me sens les jambes lourdes. Il fait 29 degrés à l’ombre et il n’y a pas d’ombre. Le rythme de pédalage est très élevé et le rythme cardiaque également. Je me dis que c’est un circuit facile car les coureurs lors de la Coupe des Nations roulaient entre 45 et 50 km/h avec des pointes de 60 lors des chasses. Toutefois, j’avais oublié que ces coureurs étaient dans la catégorie under 23 tandis que moi je suis dans under 66.
C’est un cauchemar à toutes les fois que Louis me donne le relais car je ne veux pas baisser la vitesse. En suivant les coureurs, je voyais le parcours relativement plat, mais là je me crois presque dans les Alpes. Louis ne baisse presque pas la vitesse en montant les côtes et je suis sur le bord de vomir. Il me signale les trous mais je passe dedans quand même et je n'ai surtout pas envie de sortir ma célèbre joke « Tu peux rouler plus vite ,ça va super bien en arrière ».
Je veux qu’il garde une bonne impression de moi et je ne veux pas qu’il se rendre compte que je suis au bord de la rupture. Heureusement, je ne manque pas encore d’oxygène au cerveau et je réfléchis à une solution pour sauver la face vis-à-vis Louis, et je la trouve.
En arrivant à l’intersection du boulevard Talbot, je demande à Louis de s’arrêter pour lui faire une proposition. Je lui dis qu’il commence à être tard pour moi car je dois retourner à Alma, (comme si Alma était à 200 km ou que je n’avais pas de phare sur mon véhicule) mais que lui il peut continuer sur Talbot en direction de Québec pour environ 13 km, et il aura la chance de monter les premières côtes du nouveau quatre voies divisées sur de la belle asphalte neuve. Il accepte en me donnant une poignée de main en me disant « Tu es en superbe forme mon Roge ».
En repartant je regarde mon computer, 38.7 km de moyenne. Je n’avais pas fait ça depuis les deux années que je roulais à tous les soirs avec Ti-Red, Bear et Yves « The Killer » Jeanson il y a de ça une dizaine d’année. En revenant du lac Vert en passant par Larouche, nous nous faisions un honneur de ne pas baisser notre vitesse en bas de 50 km/h sur St-Judes. Mais j’étais plus jeunes et avec plus de kilométrages au compteur.
En revenant à l’hôtel je roulais tellement mollo que je regrettais de ne pas avoir dit à Louis de faire 25 km au lieu de 13 car j’avais peur qu’il me rattrape. Comme un malheur n’arrive jamais seul, dans le rang St-Mathias j’entends « Bonjour monsieur Filion ». C’était Charles Thibeault de l’équipe EVA/Devinci et me voilà à rouler à nouveau jusqu’à l’hôtel. Ostie que j’étais écoeuré.

Aucun commentaire: