Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

lundi 21 avril 2008

Éloge de la régularité

Alma-Lac Samson. 60 km. (33,5 k/h moy) 15°C
par Ti-Red
Je viens de me taper un petit 60 kilomètre avec Claude Asselin et Patrice Gobeil qui sont parmi les rouleurs les plus réguliers et les plus fiables du peloton. Quand on leur laisse un relais à 32,6 km/heure, ils poursuivrent à 32,6 km/heure. Réglés comme des métronomes. Ils roulent droit et ne freinent jamais, ce qui réduit considérablement les risques de chute. Sur un parcours plat comme la 170, ils sont tellement réguliers, rythmés et constants, que je finis par plonger dans ma bulle, branché sur le pilote automatique.
Mais pour crever la bulle, quoi de mieux qu'un ostie de baveux qui lâche un cri de mort en nous frôlant à 120 km/h avec une vieille Pontiac Sunbird ! J'ai tellement fait un saut que j'ai failli m'évanouir sur mon vélo. La Sunbird était disparue depuis longtemps que je continuais de faire des doigts d'honneur en sacrant.
Une heure plus tard, sur le chemin du retour, même scénario : un jeune sort la tête par la vitre d'une minoune pour nous faire sursauter. Encore là, j'ai hurlé une série infinie de blasphèmes en espérant que la minoune s'arrête. Mais jamais, hélas, jamais les minounes ne s'arrêtent... Et si c'était le cas, c'est sûr que la poussée d'adrénaline ferait des dommages. Et je penses que le jury comprendrait.
Ce n'est d'ailleurs pas la première ni la dernière fois que j'ai des idées de meurtre à vélo. Une fois, sur l'heure du midi, en plein soleil, je roulais paisiblement entre Delisle et St-Coeur-de-Marie, et une voiture a ralenti à ma hauteur. Un jeune homme a descendu sa vitre en souriant, et alors que je lui retournais son sourire, il m'a lancé un mégot de cigarette allumé. Le feu a brûlé mon maillot sur une épaule... Je me revois encore, fou de rage, debout sur le vélo, en train d'essayer de rattraper l'auto...
J'imagine que c'est normal et amusant à 16 ans de prendre plaisir à faire freaker les cyclistes -- la connerie est contagieuse comme dit Patrice. Moi, à cet âge-là, je me souviens que, parfois, le soir, avec des amis, pour tuer l'ennui, on passait dans les marres d'eau, en voiture, pour arroser les vieux qui marchaient sur le trottoir, à la sortie de l'église.
Est-ce que c'était moins pire que d'effrayer les cyclistes ?
Pas sûr.

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