Le prestigieux Riverbend Cycling Club (RCC) regroupe des gentleman d'Alma qui prennent plaisir à rouler ensemble, le vent de dos, en descendant les côtes. Ce blog a pour but de planifier et de commenter les sorties à vélo. Au-delà de l'anecdote, ces récits sont des leçons de courage et de vertu, mettant en scène des athlètes bedonnants et grisonnants qui embarrassent les routes sans aucune gêne...

jeudi 21 mai 2009

Une guerre à finir

par Ti-Red


Big Marc m'a raconté qu'il ne laissait plus rien passer cette année. Il mène une guerre à finir contre les chauffards qui nous font peur sur les routes. Sa guerre a débuté samedi midi après le village de Larouche, en direction du lac Vert. Un jeune homme a frôlé le peloton avec sa vieille Civic modifiée -- en accélérant pour faire vrombir son moteur -- alors que la route était complètement dégagée.
Par réflexe, j'ai levé le bras et pointé le majeur en direction du chauffard, pendant que Big Marc récitait un chapelet de sacres. Mais c'était son jour de chance : le chauffard s'est immobilisé un peu plus loin, pour tourner dans une entrée de chalet.
Pendant que Sphinx et Mister Clean, écoutant la voix de la sagesse, poursuivaient leur chemin, Big Marc et moi avons immobilisé nos bécanes en face de l'entrée du chalet. Big Marc a fait signe au jeune homme qui descendait de sa voiture, de venir nous rejoindre sur le bord de la route. Le jeune homme s'est approché.
-- Qu'est-ce qu'on t'a fait ? lui a demandé Big Marc.
-- Pardon ?
-- T'as failli nous passer dessus avec ton char ? Tu dois sûrement nous en vouloir. Qu'est-ce qu'on a fait de mal ?
Le jeune homme -- un garçon bien planté comme dirait Fox -- a paru complètement désarçonné.
-- Écoutez, je m'excuse, je suis désolé... j'ai pas fait exprès. Ma mère vient de faire un infarctus en tombant des escaliers. J'arrive de l'hôpital et faut que j'y retourne.
Comme dirait l'autre : ça s'invente pas !
Il a donné une solide poignée de main à Big Marc. Moi-aussi je lui ai serré la main, le coeur serré. Puis on s'est excusé de l'avoir dérangé...
-- Écoutez, dit-il, je travaille pour la Sûreté du Québec. C'est pas mon genre de faire peur aux cyclistes.
Je vous avoue que, avec sa boucle d'oreille, ses tatoues et sa voiture modifiée, il avait l'air de tout sauf d'un policier, mais bon...
-- Bonne chance avec ta mère, dis-je, une larme à l'oeil.
On est reparti, Big Marc et moi, en silence, tout penaud.
La guerre est bien mal débutée.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour à nos amis(es),

enfin revenu notre Ti-Red National.
Ta plume et ton sens de l'humour nous a vachement manqué. Lâchez pas les boys, car le vent est notre ami et il vous poussera à l autre bout du monde

cio et à bientôt.